Ce n’est, ni plus ni moins, que le plus important événement jamais organisé dans le monde arabe. Reportée d’un an pour cause de pandémie, l’Expo de Dubaï devrait attirer 25 millions de visiteurs du monde entier.
C’est une rampe de lancement inespérée pour une petite société innovante comme Raincatcher installée à Dubaï. “Sur le nombre, on va peut-être voir un million de visiteurs passer sur notre stand“, calcule Franck Bouxom, cofondateur de la start up. “Forcément, il y en a qui vont accrocher parce qu’ils ont des problèmes de sécheresse ou d’irrigation. Ils vont scanner notre QR code, visiter notre site Internet et nous contacter.”
Une start-up qui emploie huit personnes à Dubaï
L’idée de Raincatcher, qui emploie huit personnes à Dubaï, c’est d’utiliser de l’hydrogel de potassium, un polymère, sous forme de grains semblables à du gros sel, et de l’injecter dans le sol, sous les racines des arbres. Additionné d’eau, le produit gonfle et atteint jusqu’à 2 à 300 fois sa taille.
La poudre se transforme alors en une multitude de nodules qui emprisonnent le liquide et aèrent la terre. Lui-même consultant à Dubaï depuis sept ans, le Français a investi un million d’euros dans le projet : “On passe en moyenne d’un besoin de 200 litres d’eau par jour à 200 par semaine.”
Franck Bouxom a d’ailleurs embarqué dans l’aventure une société française pour mettre au point et produire à grande échelle d’énormes machines de plus d’une tonne, destinées à injecter mécaniquement l’hydrogel dans le sol.
La société n’aura en tout le cas pas l’occasion de s’endormir sur ses lauriers. Raincatcher entend lui commander 5 000 machines, à 80 000 euros pièce, dans les trois ans qui viennent ! Un prototype est d’ailleurs présenté à Dubaï. Il faut dire que le marché est énorme pour la start-up : “Rien que dans la zone de la péninsule arabique, il y a environ 50 millions de palmiers dattiers, détaille Franck Bouxom. On est aussi en contact avec la Californie, où ces questions de sécheresse et de réchauffement climatique sont devenues cruciales. La France est également intéressée pour réhydrater les bordures des autoroutes, d’où partent 95% des incendies de forêts.”
Aux Émirats, la demande pourrait bien exploser
Dans une région où tout est importé, pendant la crise du Covid-19, et malgré ses millions de dollars posés sur la table, Dubaï s’est vu refuser l’accès à de nombreux produits de l’étranger, car chaque pays faisait des stocks de nourriture face à un avenir plus qu’incertain. Les autorités dubaïotes ont donc conclu à la nécessité de l’autosuffisance alimentaire, et au développement, notamment, de fermes verticales en plein désert… et qu’il faudra irriguer.
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Lui écrire : fbouxom@gmail.com
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Sa société Raincatcher