Français à l’étranger (FAE) : Quel est l’organigramme et quelles sont les missions de la direction de l’ADEM ?
Julie Ransquin (J.R.) : En tant que directrice de l’ADEM, Isabelle Schlesser est en charge de la coordination générale de l’Agence ainsi que de la mise en œuvre de la stratégie et de la réforme de l’ADEM. Un des axes majeurs est le développement des relations avec les employeurs ainsi que l’encadrement personnalisé des demandeurs d’emploi. Avec les trois directeurs adjoints à ses côtés, Gaby Wagner, Christine Von Reichenbach et Pierre Biren, ils se partagent les nombreux départements et services qui font partie de l’ADEM : les services juridiques, d’études et recherches, la communication et les relations internationales, les services financiers, le service du développement de l’emploi et de la formation ainsi que les services internes et les projets.
FAE : En tant que service public de l’emploi au Luxembourg, comment s’exerce votre action sur le territoire ?
J.R. : Nous sommes le partenaire de référence des demandeurs d’emploi et des employeurs. Placée sous l’autorité du ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire, l’ADEM a pour mission d’aider les personnes à la recherche d’un emploi à trouver un poste approprié et d’aider les employeurs à trouver le personnel qui correspond au profil recherché. Nos services sont répartis dans sept agences régionales étendues sur tout le territoire luxembourgeois et en tout sur dix sites géographiques différents. Plus de 700 collaborateurs travaillent quotidiennement sur le terrain au sein de différentes agences régionales pour mettre en œuvre la mission principale de l’ADEM qui est de « faciliter l’emploi ».
FAE : La part des travailleurs frontaliers exerçant au Luxembourg, notamment français, a beaucoup augmenté depuis les années 1960. Qu’en est-il des demandeurs d’emploi français ?
J.R. : Le nombre des demandeurs d’emploi qui ne résident pas sur le territoire luxembourgeois, toute nationalité confondue, s’établit à 2574 au 31 octobre 2021. Sur un an, cela constitue une diminution de 254 personnes, soit 9%. Ce chiffre est relativement stable depuis des années, par exemple, en octobre 2015 ils étaient 2.877(1).
En ce qui concerne les demandeurs d’emploi français, selon les chiffres de l’ADEM, ce sont 1397 inscrits en 2015 contre 1191 en 2021. Tous ces chiffres sont consultables sur notre Open Data (2).
FAE : Quels sont les profils professionnels recherchés ?
J.R. : En se basant sur les statistiques de l’ADEM, les métiers les plus recherchés sont les suivants :
- Études et développement informatique
- Audit et contrôle comptables et financiers
- Comptabilité
- Secrétariat
- Personnel de cuisine
- Analyse de crédits et risques bancaires
- Conseil en organisation et management d’entreprise
- Défense et conseil juridique
- Plonge en restauration
- Maçonnerie
FAE : Quels sont les secteurs porteurs ?
J.R. : Le Luxembourg est un pays à forte tradition industrielle comme en témoigne la présence de nombreux sièges sociaux tels que Arcelor-Mittal et de firmes multinationales (Goodyear, DuPont de Nemours, Delphi). Les industries du Grand-Duché sont en outre diversifiées (industrie sidérurgique et de traitement des métaux, industrie chimique, des matériaux et des plastiques, minérale non métallique, ou encore industrie électrique et électronique…) et pèsent pour environ 10% de l’emploi national. Le secteur de l’artisanat joue également un rôle important.
Quant à la structure économique luxembourgeoise, elle est largement dominée par le secteur des services. C’est à partir des années 1970 qu’a émergé le secteur des services avec le développement remarquable de la place bancaire et financière. Conscient des risques liés à une structure de l’économie trop monolithique, le Luxembourg a adopté une stratégie de diversification de son économie.
C’est pourquoi certains secteurs de l’économie sont en pleine expansion, comme celui des médias et des technologies de l’information et de la communication (SES Global, RTL Group, Amazon, iTunes, Microsoft, Skype), de la logistique ainsi que des technologies de la santé, les écotechnologies et les technologies de l’espace.
De plus, une communauté dynamique de start-up s’est développée au Luxembourg pendant les dernières années. Pour accompagner cette stratégie de diversification, le Luxembourg investit par ailleurs massivement dans la recherche et le développement et dispose, outre l’Université du Luxembourg, de nombreux instituts de recherche de renommée internationale.
FAE : L’ADEM collabore-t-elle avec des organismes de coopération transfrontalière ?
J.R. : Nous sommes membre actif d’Eures Grande Région. Eures (EURopean Employment Services) est un programme de la Commission européenne pour le soutien de la mobilité transfrontalière des marchés de l’emploi (salariés et employeurs). Un rôle particulier est joué par Eures en région frontalière, c’est-à-dire dans les zones géographiques dans lesquelles on trouve de gros flux de frontaliers. Lors de leur mobilité, ils peuvent rencontrer quotidiennement des problèmes juridiques, administratifs ou fiscaux.Les conseillers Eures de la Grande Région proposent aux salariés et demandeurs d’emploi qui habitent dans un pays et travaillent ou désirent travailler dans un autre pays, un service et un soutien personnalisés relatifs à leurs droits et devoirs, ainsi qu’une aide au placement transfrontalier. Sur cet espace s’est construit un partenariat transfrontalier Eures composé de 20 partenaires. Près de 30 conseillers au sein de ce programme œuvrent chaque jour à accompagner demandeurs d’emploi, frontaliers et employeurs dans l’exercice de leur droit à mobilité transfrontalière.