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Capitale : Luxembourg-Ville
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Population : 634 700 hab
Le deuxième plus petit État de l’Union européenne après Malte connaît une progression démographique constante, conséquence de sa forte croissance économique du milieu des années 1980 et d’un taux d’emploi intérieur en augmentation régulière. L’immigration a grandement participé à cet essor démographique. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Statec) relevait en 2020 que la proportion d’étrangers résidant au Luxembourg représentait 47,4% de la population totale, avec 170 nationalités différentes coexistantes.
Mais au-delà des seuls résidents, les opportunités de travail présentes au Grand-Duché rendent cette destination particulièrement attractive pour les plus de 200.000 travailleurs frontaliers (surnommés les « navetteurs ») qui travaillent au Grand-Duché. Ces derniers constituent près de la moitié de l’ensemble des actifs dans le pays ! Les quelque 112.000 Français, en provenance essentiellement de la Région Grand Est, sont au premier rang de ce contingent de travailleurs frontaliers, devant les Belges et les Allemands à parts quasiment égales.
Une attractivité salariale…
Si l’industrie sidérurgique, avec ArcelorMittal pour emblème, a été pendant longtemps la première source d’emploi et de richesse du pays, la force économique du Luxembourg est aujourd’hui portée avant tout par le tertiaire qui emploie 87% de la population active et représente près de 80% de la richesse nationale. Les technologies de l’information et de la communication (avec notamment RTL Group ou encore SES, premier fournisseur mondial de services de télécoms par satellite…), la logistique et l’immobilier en sont de beaux fleurons, aux côtés des incontournables secteurs de la banque, des assurances et de la finance. Le poids considérable de la finance luxembourgeoise est illustré par les 4050 milliards d’actifs(1) gérés par ce secteur au Grand-Duché fin octobre 2021.
Cette belle santé de l’économie luxembourgeoise concourt donc à son succès auprès des travailleurs frontaliers, et particulièrement des Français qui sont 50% plus nombreux à franchir ses frontières depuis 2010.
L’attractivité salariale en est évidemment la première explication. Dans le cadre d’un emploi à temps plein (40 heures hebdomadaires), le salaire minimum légal au Luxembourg s’élève à 2.256,95 euros bruts mensuels pour les travailleurs dits «non-qualifiés». Cette catégorie concerne des personnes dont le niveau d’études est inférieur au CATP (certificat d’aptitude technique et professionnelle de l’enseignement secondaire technique) ou au DAP (diplôme d’aptitude professionnelle), des titres qui sanctionnent une formation professionnelle initiale. Pour les employés qualifiés (au niveau égal ou au-delà des diplômes précédemment évoqués), ce salaire minimum atteint 2.708,35 euros. Pour rappel et en guise de comparaison, le salaire minimum mensuel brut français pour un temps plein s’élève à 1.589,47 euros depuis le 1er octobre 2021.
… à relativiser
Comme pour enfoncer le clou, le salaire annuel brut moyen au Luxembourg (le plus plus haut de l’UE) s’élève à 64.932 euros, contre 37.956 euros en France. Mais comme comparaison n’est pas raison, il convient de rappeler que le salaire moyen se contente d’additionner tous les salaires, puis de diviser le résultat obtenu par le nombre total de salariés. Une approche qui ne dit rien des importantes disparités de salaires entre les individus. Or les activités de pointe ou très recherchées (et donc fort rémunératrices) du marché du travail luxembourgeois comme l’assurance, la banque, la finance, les sciences, la santé tirent les moyennes salariales vers le haut, tandis que d’autres professions dans les secteurs de l’industrie, de la construction, du commerce, du back-office administratif ou encore de l’Horeca (hôtellerie, restauration, cafés) proposent des salaires moyens parfois inférieurs à ceux d’autres pays européens. Un tel constat tend à démontrer que ce sont bien les plus hauts niveaux de diplômes qui tirent le meilleur avantage comparatif du travail frontalier au Grand-Duché. Cela dit, il convient de rendre grâce au marché du travail luxembourgeois avec un point sur lequel les pays de l’UE, et plus globalement de l’OCDE, sont encore à la traîne : le Grand-Duché est le pays de l’Union européenne où les écarts de salaires entre les femmes et les hommes sont les plus faibles.
Où trouver un emploi
Parallèlement à la multiplicité des sites spécialisés et réseaux sociaux dédiés, le partenaire idéal pour appréhender le marché du travail luxembourgeois est l’Adem (Agence pour le développement de l’emploi), équivalent de Pôle Emploi en France. Ce service public de l’emploi au Luxembourg (lire aussi entretien de ce jour avec Mme Ransquin) met évidemment en rapport les recruteurs et les candidats, mais publie également des documents précieux sur l’évolution du marché du travail au Grand-Duché. Comme le rappelle l’Adem, la tradition industrielle du Luxembourg reste encore pourvoyeuse d’emplois (avec Arcelor-Mittal et de firmes multinationales comme Goodyear, DuPont de Nemours ou Delphi qui siègent ici). Comme nous l’avons évoqué précédemment, la trilogie banque, assurance et finance demeure porteuse. Le high-tech et toutes ses déclinaisons profite de l’implantation de nombreuses sociétés, dont des start-up, sur son territoire. Des emplois sont aussi à pourvoir dans des secteurs divers qui vont de l’informatique à la comptabilité, en passant par l’audit et le conseil en management, ou encore les métiers de la cuisine. En outre, faut-il le rappeler, les métiers de la santé, y compris dans leurs déclinaisons technologiques, restent de formidables passeports pour travailler à l’étranger, que l’on soit résident ou frontalier.
- Pour en savoir plus : https://adem.public.lu/fr.html
(1) https://www.cssf.lu/fr/2021/11/actifs-nets-des-opc/
Autres sources : https://statistiques.public.lu