Au 31 décembre 2019, près de 185.000 Français étaient inscrits sur les registres consulaires en Suisse. A l’exception d’une légère diminution l’année dernière due au retour en France de certains expatriés dans le contexte de la crise sanitaire, le nombre de Français qui s’installent en Suisse augmente chaque année. Le nombre d’inscrits auprès du consulat général de France à Genève a en effet augmenté de près de plus d’un tiers au cours des dix dernières années.
Au-delà des chiffres officiels, la communauté française de Suisse se compose d’un nombre très important de binationaux franco-suisses qui résident pour la plupart à Genève, Lausanne et Nyon, et ne sont pas toujours déclarés auprès de leur consulat. Ils sont parfaitement intégrés dans la société suisse et, pour la plupart, soutiennent la Nati (équipe nationale de football suisse, ndlr ) lorsqu’elle est opposée aux Bleus !
Durant la journée, le nombre de français présents sur le sol genevois double, du fait de l’arrivée de nombreux transfrontaliers qui travaillent dans tous les secteurs de l’économie du canton. Cela est également vrai dans d’autres cantons limitrophes, tels que le canton de Vaud.
L’arrivée de la « génération Macron »
Comme l’a diagnostiqué Le Temps (le principal quotidien romand, ndlr), la Suisse romande a vu arriver une nouvelle génération d’expatriés français depuis quelques années. Pour la plupart hautement qualifiés, ils travaillent souvent dans le secteur du luxe, des services financiers ou juridiques ou dans les multinationales. Ces « nouveaux Français » se distinguent des générations précédentes par leur habitude de l’expatriation. Certains ont choisi Genève après avoir habité à Londres, Singapour ou New York et n’avaient pas forcément l’intention de s’installer en Suisse à long terme. Cependant, comme leurs prédécesseurs, les nouveaux arrivants finissent très souvent par s’établir durablement en Suisse, qui reste le pays le plus attractif pour les expatriés selon de nombreux classements mondiaux.
Nombre d’entre eux choisissent enfin de s’installer dans les régions françaises limitrophes, et deviennent à leur tour des transfrontaliers. Cette décision de quitter la Suisse tout en y gardant son emploi est sans doute motivée par le coût de la vie en Suisse, en particulier le coût de l’immobilier à Genève et dans les autres villes de Suisse romande, ainsi que par d’autres contraintes pratiques telles que la difficulté d’obtenir une place en crèche. Ces nouveaux transfrontaliers partagent leur vie dans les deux pays voisins et contribuent ainsi a rendre dynamique et attractif ce bassin de population.
Éléonore Caroit