Houston, Austin, Dallas… Depuis 20 ans, le Texas connaît un boom économique sans précédent. L’État du sud est devenu l’endroit par excellence où s’installer aux États-Unis.
Ici, il y a de l’emploi, les risques climatiques sont réduits et le niveau de vie est plus accessible que sur les côtes. Patrick Esquerré vit depuis des années à Dallas. Le Français a fondé la chaîne de boulangeries et salons de thé “la Madeleine“. Il constate lui aussi les changements.
“Il y a une chose extraordinaire depuis 10/15 ans, c’est que les villes redeviennent très vertes. Ils plantent des arbres partout et dès qu’il y en a un, on le respecte, on construit la maison autour de l’arbre. Ça devient une ville extrêmement verte et nature, ça contraste avec le béton !”
Médias, télécommunications, sciences de la vie, technologie financière et de l’environnement… Selon le cabinet d’audit Deloitte, une dizaine de compagnies du Texas figurent désormais parmi les 500 sociétés nord-américaines à la croissance la plus rapide. Le géant Samsung a choisi l’Etat du sud pour y construire une usine de fabrication de puces, évaluée à 15 milliards d’euros.
L’État de la démesure
Quant aux d’emplois, il s’en est créé plus de 56 000 rien qu’en octobre ici, alors que le taux de chômage s’établissait à 4,2%. D’ici 2045, selon les projections, près de 7 millions de jobs pourraient voir le jour. Le secteur des services sera au cœur de cette croissance.
“Dallas, c’est beaucoup plus que la ville où JFK a été assassiné, et où la série avec JR et la famille Ewing a été créée, s’enthousiasme Patrick Esquerré. Aujourd’hui, elle pousse de façon merveilleuse avec tous les talents, que ce soit artistiques, high tech, industries quelles qu’elles soient, on a de superbes universités, parmi les plus actives des États-Unis.”
Dans cet État, le plus grand des États-Unis après l’Alaska, tout est démesure. Les ranchs d’abord, qui peuvent couvrir quelques milliers d’hectares et qui demandent des jours à cheval pour en faire le tour.
Entre 2010 et l’an dernier, la population a augmenté de 4 millions au Texas pour atteindre 29 millions d’habitants, sur une surface 1,25 fois plus importante que la France.
Deep Ellum, le quartier artiste
Beaucoup d’entre eux arrivent de Californie, où les incendies sont de plus en plus nombreux avec le changement climatique. D’autres arrivent des grandes villes de la côte Est américaine : New York, Boston ou Washington, où les loyers sont devenus hors de prix.
Les nouveaux arrivants plébiscitent en particulier les banlieues autour de Dallas, des zones relativement épargnées par la criminalité et regorgeant de logements d’écoles ou de restaurants à des tarifs abordables.
“Vous avez Deep Ellum, un quartier artiste, presque hippie, relax, détendu où tout le monde “aime tout le monde”, détaille le Français.
“En périphérie de Dallas, des villages comme Pleno ou Richardson explosent. Ici, on circule sans problème alors que c’est épouvantable à Chicago ou Washington, et c’est moitié moins cher qu’à San Francisco !”
Seul bémol : les politiques du Texas en matière d’avortement et de droits des personnes trans sont parmi les plus régressives des États-Unis et comme les impôts sont faibles, les services publics sont de bien piètre qualité. Lire et écouter la chronique ici
Lui écrire : patrickesquerre@gmail.com
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Les boulangeries et salons de thé “la Madeleine“