La situation peut paraître ubuesque : parce que leur schéma vaccinal, aussi complet soit-il, n’est pas reconnu en France, plusieurs milliers de Français de l’étranger ont dû se survacciner : des doses dans leur pays de résidence et des doses en France. De nombreux vaccins anti-Covid-19 administrés dans le monde sont reconnus par l’OMS, mais la France n’autorise en effet que cinq d’entre eux. Ces Français de l’étranger multiplient les doses de sérum pour décrocher le précieux passe sanitaire, bientôt transformé en passe vaccinal.
Un véritable casse-tête que décrit sur France Inter cette trentenaire tourangelle expatriée au Maroc : « J’ai reçu deux doses du vaccin chinois Sinopharm, mais à mon retour pour les fêtes, dès l’arrivée à l’aéroport, j’ai été considérée comme non vaccinée avec un accueil pas très chaleureux dans mon pays d’origine. Pour avoir un schéma vaccinal complet en France, j’ai dû recevoir une dose de Pfizer, une injection qui n’est pas considérée comme un rappel. Je vais donc être obligée d’avoir une troisième dose pour obtenir le fameux pass vaccinal. Or, j’ai déjà dans le corps trois doses officiellement. Je vais me transformer en Robocop ! »
Le projet de loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal est examiné ces jours-ci au Sénat pour une mise en place ce mois-ci. Il rend à nouveau les Français de l’étranger fébriles. Jusque-là en effet, les expatriés qui revenaient sur le sol français vaccinés avec Sinopharm, Sinovac (deux vaccins chinois), Sputnik (russe) ou Covishield (indien) avaient encore la possibilité de présenter un test antigénique ou PCR négatif pour accéder aux lieux où le passe sanitaire était obligatoire. Mais avec l’arrivée dans quelques jours du passe vaccinal, il n’y aura plus d’échappatoire possible.