L’Union européenne (UE) fixe par règlement ce que l’on appelle le « droit du grand-père ». Il s’agit pour les compagnies aériennes d’utiliser au moins 80 % de leurs créneaux de décollage et d’atterrissage en temps normal pour pouvoir les conserver l’année suivante.
Dans le cadre de la crise du Covid-19, ce seuil a été abaissé à 50 % pour l’été 2021, une décision maintenue en juillet pour l’hiver 2021-2022, notamment avec l’arrivée du variant Omicron. Dans une perspective de retour à la normale, l’UE a décidé le 15 décembre 2021 de remonter à 64 % ce seuil entre mars et octobre 2022.
Cette réglementation a soulevé diverses polémiques. Lufthansa (compagnie aérienne privée allemande) a versé de l’huile sur le feu avant les fêtes de fin d’année 2021 en déclarant que « 18.000 vols inutiles » décolleront durant l’hiver « uniquement pour conserver ses droits de décollage et d’atterrissage ». À la suite de cette annonce, ils sont nombreux à s’être insurgés. L’eurodéputée écologiste, Karima Delli, a interpellé la Commission européenne afin qu’elle intervienne pour ne pas laisser les compagnies aériennes mener de tels “vols fantômes”.
Suite à mon interpellation de la Commission Euro sur les #Volsfantômes elle indique qu'aucun vols de @lufthansa n'a circulé en deçà de la 1/2 de sa capacité. Des mesures permettent encore aux compagnies de conserver leur créneaux. Le chantage de @Lufthansa n'est pas justifié! pic.twitter.com/v4967QFdYP
— Karima Delli (@KarimaDelli) January 12, 2022
Entre temps, le crédit donné à Lufthansa s’amenuise. L’association ACI Europe précise dans un communiqué de presse qu’en réalité il n’y a « aucune raison de faire voler des avions à vide en Europe » en vertu de la clause de « non-utilisation justifiée des créneaux »,
Ce coup de bluff organisé par Lufthansa, n’invitera pas la Commission européenne à modifier les seuils de cette règlementation.