À la tête de cette stratégie offensive, le sénateur Ronan Le Gleut pilote l’armada… Les listes s’affinent et déjà, Ronan Le Gleut, propulsé secrétaire national des Républicains pour les Français établis hors de France, donne quelques pistes : « Sur les onze circonscriptions, neuf ont été décidées, énumère-t-il, dont huit candidats LR : Bertrand Dupont en Amérique latine et Caraïbes (2e), Artus Galiay en Europe du Nord (3e), Laurent Goater dans la péninsule ibérique (5e), Régine Mazloum-Martin pour la Suisse et le Liechtenstein (6e), Aurélie Fondecave en Allemagne et en Europe centrale (7e), Aurélie Pirillo dans la 10e, Naïma M’Faddel dans la 9e et Catya Martin en Asie-Océanie (10e) ».
Joaillerie de luxe
Dans la huitième circonscription (Israël, Turquie, Grèce et Italie), LR ne mettra personne en face de Meyer Habib, que le parti gaulliste soutiendra. Franco-israélien, l’élu centriste (UDI) est le seul député sortant des Français de l’étranger à avoir conservé son siège en 2017. Il dirige aujourd’hui le groupe Vendôme, une société de joaillerie de luxe. Il est connu pour ses positions proches de celles de la droite israélienne, soutenu par l’ex-Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Du fait d’une abstention massive, il est l’un des députés les plus mal élus de l’Assemblée. « Il est extrêmement bien implanté et il a vraiment été un député au service des Français de l’étranger », tempère M. Le Gleut, pour qui tous les autres candidats aussi méritent leur investiture : « Laurent Goater est un élu du Portugal depuis 2014 et réélu cette année. Il y avait quatre sièges à pourvoir aux élections consulaires au Portugal et la liste qu’il a conduite avec Françoise Feunteun Conestabile est arrivée largement en tête, elle remporte deux des quatre sièges. C’est vrai aussi pour Catya Martin, qui gagne son élection à Hong Kong, idem pour Bertrand Dupont qui remporte l’élection à São Paulo (Brésil) et Régine Mazloum-Martin qui est élue des Français de Genève. »
L’ombre de Goasguen
Deux investitures sont encore « réservées » et non des moindres : la première, qui englobe toute l’Amérique du Nord, aujourd’hui détenue par un cador : le marcheur Roland Lescure, actuel président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée. Et la septième, dirigée depuis cinq ans par le Marseillais Modem/En Marche Frédéric Petit. La main sur le cœur, Ronan Le Gleut promet qu’on n’aura, cette fois, de la part de LR, pas droit au spectacle navrant des parachutages comme en ont bénéficié en leur temps Frédéric Lefebvre, Thierry Mariani et Alain Marsaud. On est déjà pourtant en droit d’en douter après l’investiture annoncée d’Aurélie Pirillo dans la dixième circonscription. Conseillère de Paris élue dans le très chic seizième arrondissement de la capitale, défenseure de la cause animale, aujourd’hui assistante parlementaire de la députée Sandra Boëlle, elle a surtout grandi en politique sous l’aile protectrice de Claude Goasguen, baron de la droite parisienne et décédé en 2020, dont elle avait fait l’éloge en mars dernier, lors d’un débat houleux au Conseil de Paris, autour de la décision de donner le nom de son mentor à une place de la capitale. Eric Ciotti, président de la commission d’investiture chez LR, n’a pas dû longtemps faire la fine bouche face à cette filiation de poids ! Les adversaires d’Aurélie Pirillo persiflent, eux, que la seule expérience à l’étranger de la jeune femme (31 ans) est un séjour de quelques jours en Syrie en octobre dernier, dans les bagages d’une palanquée de députés français venus au chevet des chrétiens d’Orient. C’est peut-être un peu léger lorsqu’on vise une circonscription comprenant une cinquantaine de pays du Moyen-Orient et une grande partie de l’Afrique ? Pour les deux dernières investitures réservées, « aucune date n’est encore fixée », précise le sénateur Le Gleut. Voilà qui n’a pas fini d’aiguiser les appétits chez les LR !