Il y d’abord eu la fin de la crise du Covid-19, que Jean-Marc Merriaux a vécue de l’intérieur, étant alors directeur du numérique au ministère de l’Éducation : « D’après l’ensemble des acteurs de la communauté éducative, résume-t-il, que ce soient les parents d’élèves, les chefs d’établissement ou les enseignants qui ont été amenés aussi à assurer ces cours en distanciel, on a plutôt à un satisfecit au vu de la façon dont la Mission laïque française a géré cette crise. Cela nous a permis aussi de mettre en avant l’ensemble de la culture numérique déjà présente au sein de l’association. » Jean-Marc Merriaux connaît d’ailleurs bien le sujet de par ses précédentes fonctions qui l’ont amené à accompagner la Mlf sur les enjeux du digital. « Aujourd’hui, témoigne-t-il, la Mission laïque française est devenue une association innovante qui a la capacité de pouvoir vraiment s’adapter aux situations les plus extrêmes. On est armés et cela a permis d’avancer sur un dispositif qui me tient particulièrement à cœur, à savoir tout ce qui est en lien avec la collaboration. » Selon M. Merriaux en effet, les établissements qui s’en sont le mieux sortis pendant la pandémie sont ceux dont les équipes pédagogiques avaient mis en place des dispositifs qui garantissaient la collaboration entre eux. Or, la Mlf a mis en place très tôt des communautés d’apprentissage métiers sur le Forum pédagogique, sa plateforme numérique afin d’assurer cet aspect collaboratif de sa mission pour qu’il puisse fonctionner et permettre à tous d’échanger de bonnes pratiques. « On voit bien que cette culture du collaboratif est vraiment un point très fort de la Mission laïque française », insiste M. Merriaux. Ainsi, au 30 juin 2021, c’est près de 3 000 personnels qui étaient inscrits sur la plateforme (pour 33 390 inscriptions à des formation) soit près de 74% des personnels du réseau Mlf monde.
Opérateurs locaux
L’association a désormais les yeux fixés vers le «Cap 2030» fixé par le chef de l’État, à savoir l’objectif de doubler les effectifs des lycées français à l’étranger d’ici huit ans. « On va y prendre toute notre part, assure M. Merriaux. C’est une perspective ambitieuse. L’objectif pour nous va être de penser de nouvelles formes de partenariats. Car ce n’est pas seulement en créant des établissements que nous allons relever ce défi-là, mais en nous appuyant surtout sur des opérateurs locaux très forts. » Et de citer le cas de l’Égypte où la Mlf travaille main dans la main avec des acteurs économiques qui ont choisi de prendre le risque de construire un bâtiment pour ouvrir une école française. Ils ont confié à la Mission laïque française un mandat de gestion totale, à la fois sur la dimension financière et pédagogique de l’établissement. « C’est vraiment cette dimension-là que l’on cherche à mettre en place, plaide M. Merriaux, construire de nouvelles formes de partenariats avec de nouveaux acteurs en s’appuyant sur les réseaux locaux. Notre approche est d’identifier des zones de développement fortes et d’enrôler dans nos équipes des développeurs en capacité d’accompagner ces projets. » L’Égypte fait partie d’un territoire aujourd’hui intéressant pour l’association car elle y est déjà implantée et y constate une dynamique très importante. Au-delà de ces nouveaux types de partenariats, la Mission laïque française cherche aussi à faire évoluer certains modèles existants, explique M. Merriaux : « Nous regardons notamment vers le Maroc, à travers l’OSUI (Office scolaire universitaire international), un réseau essentiellement constitué d’établissements en pleine responsabilité. » En Afrique subsaharienne, la Mlf essaie enfin de lancer de nouvelles initiatives depuis sa «pointe avancée» d’Abidjan avec une approche de développement en Côte d’Ivoire mais aussi au Gabon.