Elle déplore ce ressenti qui, selon elle « ne correspond pas aux efforts mobilisés par la France pour accompagner sa communauté d’expatriés, qui n’ont pas d’équivalents dans le monde. La crise sanitaire en a été la preuve : rapatriements, envois de vaccins, déploiement d’une aide sociale spécifique, soutien aux établissements d’enseignement français, etc. Je vous mets au défi de trouver un pays qui a fait plus, voire autant ! »
Et pourtant, ce ressenti est bien ancré. « Peut-être est-ce lié au niveau d’exigences et d’attentes que nous, Français, avons à l’égard de nos services publics et de l’intervention de l’Etat. C’est en tout cas de notre responsabilité d’élus de le faire reculer ».
De ce constat est né un parti pris bien tranché. Quitte à essuyer quelques critiques, Amélia Lakrafi a silloné le terrain en multipliant les déplacements en circonscription, y compris en plein cœur de la crise sanitaire, période durant laquelle elle a entrepris près de 30 visites dont une dizaine en compagnie du chef de l’Etat ou de ministres.
Cette volonté de proximité ne s’est pas arrêtée là : permanences parlementaires hebdomadaires, visioconférences avec des classes de sa circonscription pour parler harcèlement scolaire ou engagement civique, gestion des situations individuelles transmises par les Français de sa circonscription. « Avec mon équipe, nous avons traité près de 3000 situations individuelles ». Nous n’avons pas les réponses à tous les problèmes soulevés mais nous essayons d’être le relai le plus utile possible ».
À trois mois des législatives de juin, Amélia Lakrafi, 44 ans le 20 mars, se verrait bien briguer un second mandat sous l’étiquette LREM, surtout après sa victoire en 2017 où, sans doute aussi portée par l’«effet» Macron, elle a littéralement atomisé le sortant Alain Marsaud, vieux baron de la droite, avec plus de 71 % des voix !
Pour la suite, tout dépendra du résultat de la présidentielle d’avril. Née au Maroc, Amélia Lakrafi arrive à l’âge de deux ans en France. Son père décède alors qu’elle est encore enfant. De son action pendant ces cinq ans de mandature, elle veut aussi retenir une capacité à agir sur le quotidien comme «les progrès en matière de prise en compte des victimes de violences conjugales à l’étranger, de l’amélioration du droit au compte bancaire, de l’appui à nos entreprises et notamment aux EFE (entrepreneurs français de l’étranger) ou encore, dans le cadre des travaux de la commission des Affaires étrangères, d’avoir abouti à différents accords permettant des avancées notables pour la reconnaissance des permis de conduire (Qatar, Chine… ) ou des accords facilitant les mobilités vers plusieurs pays (Inde, Kenya…) et dont bénéficient nos VIE ou nos étudiants.»