Etudier et travailler
Entreprendre au Québec : du rêve à la réalité
C’était le cas avant la pandémie, ça l’est encore aujourd’hui : l’immigration au Québec fait toujours rêver. La province canadienne, de son côté, reste ouverte à l’accueil des compétences qui vont soutenir sa croissance économique. Si la recherche d’un emploi salarié demeure le cas de figure le plus fréquent, le projet de création d’entreprise mérite qu’on s’y attarde. Reste à éviter quelques écueils.
Ouvrir sa boulangerie rue Saint-Denis, au cœur de Montréal ; inaugurer sa boutique de mode dans le quartier branché de Saint-Roch, dans la ville de Québec ; ou encore démarrer cette start-up techno qui va rayonner dans la région de Capitale-Nationale… Du rêve à la réalité il y a évidemment quelques étapes à franchir.
Au titre des prérequis, il faut rappeler l’importance du plan d’affaires – appellation évidemment privilégiée par nos amis québécois plutôt que l’hérétique anglicisme de business plan… –, qui devra être bien pensé et surtout étayé d’éléments solides. Un préalable certes classique, mais aussi une condition importante pour l’acceptation de votre projet d’entreprise et d’immigration par les autorités locales. Pour autant, pas de panique, des organismes québécois peuvent vous aider à concevoir la colonne vertébrale de votre réussite future. Nous y reviendrons dans ce dossier au fil des jours à venir.
Ce chemin du rêve à la réalité passe aussi par un parcours administratif. En effet, si les portes du Québec sont ouvertes aux belles compétences, surtout quand elles sont francophones, il serait naïf de penser que votre carte d’identité française et votre sourire de vainqueur suffiront à vous dérouler le tapis rouge. Là aussi, ce dossier vous donnera la voie à suivre.
Où vais-je mettre les pieds ?
Les clichés ont la vie dure. Oui, les hivers nord-américains sont rudes. Oui, nos amis québécois sont accueillants, surtout avec les gens polis. Ils aiment jaser, passer «la nuit sur la corde à linge» (passer une nuit blanche), manger un chien-chaud plutôt qu’un affreux hot-dog, et leur inclination politique peut même les conduire au PQ (le Parti québécois, par ailleurs favorable à la souveraineté de la province).
Voilà, mais tout ça ne dit rien de la vraie vie, la vôtre. Dès lors, il est fortement conseillé de survoler l’Atlantique au plus vite pour voir de quoi il retourne. Un séjour touristique permettra de prendre la température du coin (on y revient…), mais les contraintes et les bonheurs du quotidien sont mieux appréhendés à l’aune d’un début d’activité professionnelle, et une approche progressive de votre projet d’entrepreneuriat peut donc être intéressante.
Temporaire, avant d’être permanent ?
Avant de solliciter un dossier de résident permanent (le statut d’entrepreneur entre en effet dans cette catégorie), celui de résident temporaire permet d’évaluer ses possibilités de réussite future, notamment en commençant à se construire un réseau. Pour ce faire, plusieurs solutions sont possibles, notamment pour les plus jeunes. C’est le cas du Permis-Vacances-Travail (PVT). Pour les Français, il concerne des candidats âgés de 18 à 35 ans. Il permet de vivre et de travailler pendant deux ans sur tout le territoire canadien, de quoi mieux appréhender la vie sur place et éventuellement commencer à poser les jalons de sa future entreprise.
Le Volontariat en entreprise (réservé aux jeunes de 18 à 28 ans, sur des missions de six à vingt-quatre mois) ou encore le programme Mobilité des jeunes travailleurs (dépendant de l’Office franco-québécois pour la jeunesse, destiné aux 18-35 ans pour un CDD de six mois à douze mois), sont d’autres biais du même type avant de partir à l’aventure.
On le voit, ces approches progressives vers l’immigration économique au Québec sont limitées aux moins de 35 ans mais, pour qui entre dans ces clous, elle n’en demeurent pas moins pertinentes. D’autres préféreront, ou seront contraints d’entrer tout de suite dans le dur de ces programmes dit pour «gens d’affaires» qui nécessitent d’emprunter des voies bien spécifiques. C’est à suivre…
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