Rien ne distingue le gros Toyota poussiéreux d’un autre 4×4 de safari. La machine a bien 20 ans d’âge et plusieurs fois le tour du compteur. L’innovation est là, sous le capot, où une start-up allemande a aidé Denis Lebouteux à installer un moteur électrique. Deux de ses véhicules sont équipés pour l’instant, deux prototypes. Les autres devraient suivre.
Pour le Français, l’électrique couplé au solaire, c’est l’avenir de l’Afrique : “Écologiquement, ces voitures en fin de vie, c’est une catastrophe écologique, elles consomment énormément (…) Aujourd’hui, convertir une voiture, ça coûte 30 000 dollars. Demain, ce sera 20 000.”
Denis Lebouteux estime qu’il lui faudra deux ans pour rentabiliser son investissement. Pas un bruit, au plus proche des animaux, ses 4×4 électriques sont utilisés uniquement pour emmener ses clients en safari, en particulier de nuit. Avec 130 kilomètres d’autonomie, cela suffit largement. “Il y a une évolution rapide des technologies, observe-t-il. Entre les batteries que j’ai achetées l’an dernier et cette année, on gagne 10% de puissance à poids égal.”
“Ça m’a ouvert les yeux”
Le Français rappelle que la première voiture électrique a été construite par un ingénieur français en… 1880 ! Dans un pays où le soleil brille 360 jours par an, il prévoit de passer la moitié de sa flotte de 50 voitures à l’électrique et au solaire d’ici à 2025. “Dans 10 ans, il y aura des millions de voitures électriques en Afrique, prédit-il. Ce continent est une poubelle : toutes les voitures qui ne peuvent plus passer le contrôle technique viennent ici. Ça m’a ouvert les yeux : l’Afrique sera à l’électrique… mais elle ne le sait peut-être pas encore !”
Cela fait des années que Denis Lebouteux a bien compris que le solaire était la solution pour ses huit lodges, tentes haut de gamme ou hôtels en dur, construits au fin fond des parcs nationaux du nord de la Tanzanie, aux confins du lac Victoria et du Kilimandjaro. “Le solaire est arrivé il y a une dizaine d’années, raconte le Haut-Savoyard. Dès le début, on a passé l’électricité au solaire et rapidement l’eau chaude. La technologie progresse et les tarifs ont baissé : on est passé de 5 000 euros il y a huit ans à 750 cette année pour la même puissance. Du coup, on a même passé la blanchisserie au solaire.” Ici, entre 1 200 et 2 500 mètres d’altitude, pas besoin de climatisation, les soirées sont fraîches toute l’année. Lire et écouter la chronique ici
Lui écrire : denis@tanganyika.com
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