Chronique de cinq années tumultueuses. Élue sous l’étiquette LREM en 2017, surfant comme beaucoup sur la déferlante Macron, la jeune femme, née à Paris de parents argentins, n’a alors qu’une trentaine d’années. Paula Forteza ne tarder pas à goûter aux joies de la politique. Elle est rapidement vilipendée par ses adversaires pour avoir pris la tête de la liste de Cédric Villani dans le XIXe arrondissement de Paris en vue des municipales de 2020. Jusque dans dans son camp, on l’accuse alors d’avoir abandonné sa circonscription et ses administrés. Elle ne l’entend pas de cette oreille . «J’ai contribué à la réforme de l’AEFE, à l’amélioration de la fiscalité et de la représentation des Français de l’étranger, énumère-t-elle, à la dématérialisation des procédures administratives et à la remontée de problématiques comme les difficultés pour les Français vaccinés par des sérums non homologués par l’Union européenne à obtenir le passe sanitaire.»
Le quantique c’est fantastique
Particulièrement branchée sur les nouvelles technologies, la députée «geek» évoque aussi sa fierté «d’avoir été rapporteuse du Règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD), ainsi que l’auteure du premier rapport sur la technologie d’avenir qu’est le quantique ou encore d’avoir fait adopter des dizaines d’amendements sur la régulation des réseaux sociaux ou encore la sobriété numérique.» Début 2020, Paula Forteza annonce qu’elle quitte LREM pour fonder, avec d’autres marcheurs dissidents, dont Matthieu Orphelin, un groupe baptisé «Écologie démocratie solidarité» à l’Assemblée. Son meilleur souvenir, alors, comme coprésidente du groupe, est d’avoir réussi à faire discuter puis adopter la proposition de loi «Gaillot» d’allongement de la durée de l’IVG de 12 à 14 semaines : «C’est une avancée très importante pour des milliers de femmes.»
Libre et féministe
Sur la condition des femmes, elle met aussi en avant des améliorations concernant la prise en charge des grossesses difficiles et des fausses-couches. Le groupe «Écologie démocratie solidarité» sera hélas dissous quelques mois plus tard faute d’effectifs suffisants. Dans le tweet annonçant son départ de l’Assemblée en juin, Paula Forteza, qui se revendique comme une députée «libre, féministe, citoyenne et écologiste», en appelle à un partage du pouvoir et à de véritables assemblées tirées au sort, sur le modèle de la Convention citoyenne pour le climat, même si, «elle a été gâchée, dit-elle, par une absence de volonté politique du gouvernement et du chef de l’État.»
Lui écrire : paula.forteza@assemblee-nationale.fr