Raccompagnez-le jusqu’à la porte, il repassera par la fenêtre ! L’homme n’est pas du genre à lâcher l’affaire. Candidat malheureux à la mairie de Barcelone en 2019, il avait quitté la vie politique espagnole pour tenter, sans plus de succès, de rebondir en France. Mais c’est finalement en Catalogne (vous suivez toujours?), sur la 5ème circonscription des Français de l’étranger (Portugal, Espagne, Andorre et Monaco) que l’ex-Premier ministre de François Hollande pourrait bien lancer une nouvelle OPA et renaître de ses cendres, tel le Phénix, selon une indiscrétion confiée à RMC Info. «Il en parle à la terre entière et même au président !», se moque la même source. Il faut préciser que cette circonscription a une histoire particulière depuis 2017 : d’abord largement remportée par la candidate LREM Samantha Cazebonne, l’élection avait été invalidée par le Conseil constitutionnel quelques mois plus tard en raison de dysfonctionnements dans le vote par correspondance. Mme Cazebonne est réélue en avril 2018 face à un candidat soutenu par un large éventail de partis de gauche, sa concurrente LR qui avait contesté sa deuxième place en juin ayant finalement renoncé. Samantha Cazebonne jette, elle, l’éponge l’an dernier, au milieu du gué, préférant aller pantoufler au Sénat et laissant la circonscription en jachère entre les mains de son suppléant Stéphane Vojetta. Les électeurs en tiendront peut-être compte en juin au moment de glisser leur bulletin dans l’urne.
Circonscription très convoitée
D’autant que concernant Manuel Valls, il y a une logique : Catalan d’origine, il vit une bonne partie de l’année à Barcelone, sur la circonscription donc. Et même s’il a du mal à se faire à la politique locale qui se résume à deux courants : pro et anti-indépendance, le roi du 49.3 rêve de retrouver sur les bords de la Méditerranée un ancrage pour cinq ans. Il retrouverait par la même un accès aux ors de l’Assemblée qu’il avait quittée en 2018, alors député de l’Essonne, pour aller faire campagne de l’autre côté des Pyrénées. Problème : cette circonscription en or est très convoitée et les candidats promettent encore une fois de s’y bousculer. Enfin, on connaît la relative inimitié entre Emmanuel Macron et Manuel Valls depuis que l’ancien maire d’Évry avait tenté de le dissuader de se présenter à la magistrature suprême en 2017. Pour tenter de se rendre à nouveau désirable au Château, l’intéressé n’en finit d’ailleurs plus de soutenir le président candidat. Au début de la campagne, il avait affirmé que le chef de l’État était le «seul choix» possible et samedi dernier, il était ostensiblement assis au premier rang, face aux caméras des chaînes info, lors du seul et unique meeting d’Emmanuel Macron à la Défense Aréna. Et si cela ne suffisait pas, Manuel Valls aujourd’hui chroniqueur sur RMC et BFMTV, a doublé sa démarche d’un tweet appuyé ces derniers jours appelant à voter pour le candidat LREM. Pendant ce temps-là, tourne en boucle sur notre platine CD la chanson de Jacques Dutronc, «l’opportuniste», qui n’a décidément pas pris une ride depuis sa sortie… en 1969.