Le sujet est tellement vaste qu’il convient déjà de définir le cadre de ces technologies de l’information, auxquelles on adjoint souvent la notion de communication (TIC). Depuis les années 1990, les connexions entre l’informatique, l’audiovisuel et les télécommunications ont impacté le quotidien, avec la naissance de nouveaux métiers qui participent de cette révolution numérique. Plus récemment, la pandémie est venue confirmer cette omniprésence, comme en témoignent les impressionnants résultats financiers des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) qui ont connu une croissance à deux chiffres sur l’ensemble de l’année 2020 !
Besoins accrus de liens sociaux, livraisons express, vidéoconférences, recours au télétravail ont contribué à cet essor auprès des particuliers mais, plus largement, la numérisation des entreprises, parfois l’automatisation de leurs tâches ou encore leurs besoins en termes de communication, de gestion et de maintenance informatique ont conféré à ces nouvelles technologies une place incontournable. Or les besoins en la matière sont particulièrement importants au Québec, ce qui a conduit le gouvernement de la province à placer ce secteur parmi les professions concernées par son Opération main-d’œuvre. Celle-ci vise des secteurs prioritaires, en misant notamment sur la formation locale, mais aussi en favorisant l’immigration pour tenter d’endiguer ces pénuries.
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Omniprésence des TIC dans l’activité économique
Selon les données de l’Enquête sur la population active (étude de Statistique Canada qui permet d’évaluer l’état actuel du marché du travail canadien), plus de 262.000 professionnels travaillent dans le secteur des TIC au Québec. Mais surtout, le nombre d’emploi créés dans ce secteur a progressé de 80% sur les quinze dernières années. Cette hausse considérable s’explique notamment par la diversité des fonctions qui y sont rattachées, avec une présence dans une multitude d’entreprises et d’activités différentes. Globalement, environ la moitié des professionnels des TIC travaillent dans les industries liées directement à ce secteur (65% sont employés dans les services informatiques et l’édition de logiciels, et environ 22% dans les télécommunications). L’autre moitié de ces professionnels sont employés dans une très grande diversité d’autres secteurs (administration publique, soins de santé, secteur manufacturier, finance, etc.).
Quels métiers ?
La liste des professions en lien avec les technologies de l’information et de la communication est difficilement exhaustive, tant celles-ci sont variées. Pour autant, certaines fonctions particulières sont parmi les plus recherchées au Québec. C’est le cas des développeurs, une appellation assez large qui recouvre aussi bien l’analyse des activités organisationnelles, la conception et la mise à niveau des algorithmes de programmation des logiciels, ou encore le travail sur des sites internet et différentes applications, web ou mobiles. Les gestionnaires de systèmes informatiques sont aussi prisés dans le soutien technique, la sécurité informatique ou la maintenance des systèmes de gestion. Tout comme les data analystes qui apportent leur expertise sur les bases de données et les interprètent pour que les entreprises puissent optimiser leurs rendements d’affaires.
Mais au-delà des seules professions, il est intéressant de pointer les domaines d’activité qui ont le vent en poupe et sont à la recherche de talents. C’est le cas de l’environnement des logiciels. Certains sont dits «applicatifs» (logiciels de gestion de processus internes ou externes, logiciels d’ingénierie, logiciels personnels et les logiciels de collaboration…) ou bien «systèmes» (logiciels de gestion d’information, logiciels de gestion de systèmes et de réseau, logiciels de développement d’applications et intergiciels). L’intelligence artificielle est un autre domaine au potentiel de développement considérable au Québec, animé notamment par les recherches menées au sein des Universités de Montréal et McGill où évoluent plus de 250 chercheurs et doctorants dans de domaine. Les télécommunications sont un autre secteur important, avec près de 50.000 postes répertoriés dans la province et plus de 500 entreprises présentes. Aux confins des métiers de technologie pure, le Québec compte aussi des acteurs en vue dans des secteurs de pointe tels que la microélectronique, avec une centaine d’entreprises présentes et plusieurs milliers de salariés, ou encore l’optique-photonique (imagerie, systèmes de vision et de communications optiques).
Quelles entreprises ?
Les postulants aux candidatures spontanées ne manqueront pas de choix pour solliciter les entreprises de ce secteur, très nombreuses au Québec dans une grande diversité de domaines. Si ce secteur est surtout composé de petites entreprises, des poids lourds sont tout de même bien présents. Par exemple, dans le domaine des logiciels, on remarque ainsi la présence de Google, IBM, Dassault Systèmes, Hewlett Packard, Fujitsu, Oracle… Dans les télécommunications, d’autres fleurons industriels se distinguent, comme BCE inc. (anciennement Bell canada), Telus, Rogers, Ericsson, Tata Communications, Vidéotron, etc., ou d’autres plus en devenir comme Accedian Networks, Haivision, Guavus…
Dans le domaine de l’intelligence artificielle, on note aussi la présence de géants tels que Google, Facebook, Microsoft, Samsung, Thales, et surtout DeepMind, le leader mondial en la matière qui travaille en étroite collaboration avec l’Université McGill. À noter aussi que le groupe japonais Denso (un important fournisseur de pièces automobiles qui compte compte 170.000 employés dans 135 pays) a ouvert depuis 2019 un laboratoire de recherche en intelligence artificielle à Montréal. Autre société d’envergure mondiale avec la canadienne CGI (services-conseils en technologie de l’information, d’intégration de systèmes, d’impartition et de solutions…). Enfin, dans le multimédia, la société Grass Valley (membre du groupe Belden) est le leader mondial dans le domaine des systèmes de communication audio et vidéo haute définition pour l’industrie de la télédiffusion, aux côtés notamment de marques qui rayonnent dans l’industrie, également florissante, du jeu vidéo au Québec (Ubisoft, Electronic Arts, Warner Bros, Gameloft, Eidos et Behavior Interactive…).
Quelles régions ?
La majorité des emplois dans ce secteur des technologies de l’information et de la communication est concentrée dans la région de Montréal, où évoluent de nombreux acteurs majeurs. Région est la plus propice à l’emploi au Québec, c’est ici également que l’on trouve les meilleures opportunités pour décrocher un emploi dans les TIC, y compris en dehors de cette industrie à proprement parler comme nous l’avons vu précédemment. Les industries créatives et culturelles y sont les plus nombreuses, tout comme des activités telles que l’infonuagique (formulation québécoise pour désigner le cloud computing), ou encore les fintech (le plus souvent des start-up des TIC qui se distinguent par leurs pratiques innovantes). Si la région de la Montérégie (proche de la région montréalaise) tire aussi son épingle du jeu dans les activités liées aux TIC (elle concentrait un peu plus de 22% des emplois du Québec dans ce domaine jusqu’en 2016), cette prédominance du Grand Montréal dans les TIC est essentielle. L’agglomération occupe en effet le cinquième rang des vingt plus grandes métropoles du Canada et des États-Unis en matière de concentration d’emplois en technologie.
Salaires
Repère :1 dollar canadien = env. 0,70 euro
Administrateur de réseau : 60 à 110 $/heure – Concepteur d’interface utilisateur : 65 à 100 $/h – Analyste en télécommunications : 65 à 110 $/h – Développeur informatique : 65 à 120 $/h – Programmeur informatique : 70 à 110 $/h – Analyste d’affaires : 70 à 115 $/h – Ingénieur de réseau : 70 à 120 $/h – Administrateur linux/unix : 75 à 120 $/h – Ingénieur infonuagique : 75 à 130 $/h. Scientifique des données : 75 à 130 $/h – Gestionnaire en sécurité de l’information : 90 à 150 $/h.
> Source
Guide salarial Randstad 2022 (moyennes indicatives sur la région de Montréal)
Comment trouver son emploi
Le site Techno Compétences propose un relevé des offres d’emploi les plus fréquemment proposées sur la période 2019-2020, soit des grandes tendances qui restent pertinentes. D’où il ressort que le métier de technicien informatique (appellation finalement assez large) est le plus demandé, devant celui de technicien de réseau, et d’analyste-programmeur. Plus largement, ce site offre un grand nombre de ressources documentaires sur le secteur des TIC au Québec.
On peut également mentionner deux autres sites spécialisés dans l’informatique et le numérique : abacustalent.com ; espresso-jobs.com
Par ailleurs le site du gouvernement de la province, Emploi Québec, reste précieux pour organiser et affiner sa recherche d’emploi.
> Sources