Bonne nouvelle pour les Français qui souhaitent sauter le pas de l’immigration et travailler dans le domaine de l’éducation : la récente « opération main-d’œuvre » du gouvernement québecois – qui tend à remédier au manque de personnel dans certains domaines considérés comme prioritaires – déploie trois axes, dont le recours à une immigration ciblée et des mesures visant à attirer 8.000 travailleurs dans l’éducation.
De la maternelle au supérieur
Au Québec, la scolarité se divise en plusieurs cycles. On dénombre 2.800 établissements publics d’enseignement incluant les classes de maternelle (à partir de 5 ans, non obligatoire), de primaire et de secondaire qui mènent jusqu’à l’équivalent du niveau de seconde en France. La poursuite des études est ensuite assurée par 48 Collèges d’enseignement généraux et professionnels (Cegep), première étape de l’enseignement supérieur conduisant au DEC, l’équivalent du baccalauréat français, puis par 20 universités répertoriées en 2022.
Il existe aussi un réseau d’établissements privés reconnus par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.
Par ailleurs, les programmes de francisation en entreprise ou en centre de formation nécessitent aussi du personnel.
Un permis temporaire pour enseigner
Pour répondre au besoin de personnel, particulièrement au niveau secondaire et collégial, des centres de service scolaire (anciennement nommées commissions scolaires) peuvent recruter un enseignant sans contrat en le rémunérant à l’heure. Cette disposition permet d’acquérir de l’expérience, très valorisée au Québec, et de se familiariser avec le système éducatif.
Concernant les conditions d’accès aux professions, de nombreux immigrants reçoivent du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport un permis temporaire d’enseigner, mais s’ils souhaitent exercer leur métier durablement avec un meilleur statut ils doivent obtenir le brevet d’enseignement en suivant quinze crédits de cours : trois portant sur le système scolaire québecois, six sur la didactique, trois sur l’évaluation des apprentissages et trois autres sur l’intervention auprès des élèves en situation de handicap ou en difficulté d’apprentissage. Il leur faut de plus réussir le stage probatoire de 600 à 900 heures.
Immigrants enseignant déjà dans leur pays
Suite à une demande d’autorisation d’enseigner au Québec en ligne, un avis d’admissibilité conditionnelle est adressé et permet de faire l’examen obligatoire de langue. Le permis probatoire d’enseigner est délivré pour une durée temporaire de cinq ans, renouvelable si tous les cours inscrits sur le permis probatoire d’enseigner sont réussis.
Concernant la formation professionnelle, les étudiants souhaitant obtenir une formation professionnelle (DEP) peuvent étudier dès 16 ans dans un centre de formation. Pour y enseigner seules les trois unités sur le système scolaire du Québec sont exigées ainsi que la réussite au stage probatoire.
Immigrants n’enseignant pas encore
On peut enseigner au Québec avec le baccalauréat local, qui équivaut à une licence ou une maîtrise française dans une discipline scolaire. Dans la plupart des cas, c’est la maîtrise qui est exigée.
> Pour en savoir plus sur l’équivalence des diplômes
https://www.quebecentete.com/fr/travailler-a-quebec/diplome-equivalences
> Informations sur le stage probatoire
Universités
Certains programmes universitaires reconnaissent les formations et expériences professionnelles, des crédits de cours universitaires peuvent être accordés. Il est possible de concilier le travail et les études. Aucune autorisation n’est nécessaire pour être suppléant en enseignement dans une discipline scolaire en lien avec la formation obtenue en France. Cependant, pour obtenir un contrat en enseignement durant les études, une autorisation provisoire d’enseigner doit toujours être demandée. À la fin de la formation, comme pour les autres niveaux de scolarité, le brevet d’enseignement est délivré
Quelles professions ?
– En maternelle, primaire et secondaire : enseignant, enseignant en éducation spécialisée, suppléant au niveau primaire, enseignant bibliothécaire, préposé à l’élève handicapé, éducateur en services de garde en milieu scolaire, agent de soutien administratif, psychoéducateur, orthopédagogue, personnel d’encadrement, directeur d’école, administrateur de programmes d’enseignement (en primaire et secondaire).
– En Cegep : enseignants de matières générales, mais aussi d’éducation physique, d’histoire de l’art, en informatique, en soins infirmiers, en techniques d’éducation à l’enfance, conseiller d’orientation, psychologue, agent de soutien.
– Dans les universités : professeur, maître de langue, chargé de cours, auxiliaire d’enseignement, personnel administratif.
Des offres de postes – enseignants à l’éducation préscolaire, primaire et secondaire, psychologues, conseillers en information scolaire – sont en forte progression dans plusieurs régions, tout particulièrement celles du Bas-St-Laurent, Capitale-Nationale et Estrie. Cette dernière région est d’ailleurs renommée pour ses nombreux cursus, avec notamment deux universités, quatre établissements offrant des formations de niveau collégial, et des centres de formation professionnelle.
On recherche aussi, au niveau primaire, des enseignants en éducation spécialisée, des suppléants, des professeurs d’anglais deuxième langue, des professeurs de français deuxième langue, des agents de soutien administratif, des psycho-éducateurs et des orthopédagogues.
Les profils recherchés pour travailler en Cegep sont aussi nombreux, consultables via ce lien : https://fr.emploicegep.qc.ca/emplois/
Salaires
Repère :1 dollar canadien = env. 0,70 euro
Enseignant en maternelle : 24,22 à 49,28 $/heure. Aide-enseignant en primaire et secondaire : 15 à 28,58 $/h. Enseignant Cegep : 21 à 52, 07$/h. Professeur d’université : 25 à 75 $/h.
> Source
https://www.guichetemplois.gc.ca/accueil
Conditions de travail
L’année scolaire comporte 180 jours et 20 journées pédagogiques supplémentaires pour les enseignants. En primaire, les cours ont lieu du lundi au vendredi. Hormis les vacances d’été il n’y a que deux périodes de congés : deux semaines à Noël et une semaine «de relâche». Donner quelques cours au niveau collégiale, universitaire s’apparente au statut de vacataire où seules les heures effectuées sont payées. Les périodes de vacances, les transports pour se déplacer d’un établissement à un autre ne sont pas pris en compte.
Comment trouver son emploi
https://www.guichetemplois.gc.ca/jobsearch/
https://www.emploifeep.com/offres/
Universités et écoles du réseau de l’Université du Québec
Le Journal des Français à l’étranger remercie l’organisation de développement économique Entreprendre Sherbrooke et particulièrement Sophie Lapointe, conseillère régionalisation de l’immigration, pour sa précieuse collaboration sur ce dossier.