Au Québec, la scolarité des enfants commence dès l’age de 5 ans en classe préscolaire non obligatoire. C’est donc aux professionnels de la petite enfance qu’est confiée pendant cette longue période la mission d’assurer le soin, la santé, la sécurité, le développement de l’autonomie, la préparation à la réussite éducative des jeunes enfants, et par conséquent l’égalité des chances.
La petite enfance fait partie des secteurs prioritaires dans l’économie du pays et est ciblée dans le cadre de l’Opération main-d’œuvre lancée le 30 novembre 2021 par le gouvernement du Québec
Des besoins grandissants
Le ministère de la Famille estime que près de 18.000 nouveaux travailleurs, éducateurs et éducatrices à l’enfance seront nécessaires pour combler les besoins d’ici 2025-2026. Ces grands besoins s’expliquent par le fait que 37.000 nouvelles places pour l’accueil des enfants sont en développement dans le cadre d’investissements importants consentis par le gouvernement fédéral. Ces besoins concernent donc le Québec comme l’ensemble du Canada.
Le Québec est une province leader dans ce domaine professionnel où l’on compte des hommes, mais qui est plus largement occupé par les femmes (c’est pourquoi, par commodité d’usage, les dénominations des postes seront majoritairement au féminin). Il est le deuxième endroit au monde, après la Suède, où le taux d’activité des femmes est le plus élevé sur le marché de travail, en raison de ce réseau de structures qui a été qualifié d’essentiel pendant la pandémie.
Les métiers liés à la petite enfance s’exercent dans des cadres divers :
– Plus de 1.500 installations de centres de la petite enfance, à but non lucratif, gouvernés par un conseil d’administration de parents et subventionnés par l’État afin de garantir son accessibilité (8,70 $/jour pour les parents).
– Plus de 700 garderies subventionnées.
– Des garderies non subventionnées détenant un permis délivré par le Ministère.
– Près de 15.000 personnes responsables d’un service de garde en milieu familial qui sont des travailleurs autonomes reconnus par un bureau coordonnateur.
En parallèle on trouve aussi des services de garde en milieu familial non reconnus.
Quelles professions ?
Elles sont assez nombreuses : éducatrice à l’enfance, aide-éducatrice à l’enfance, éducatrice spécialisée, conseiller/e pédagogique, surveillant/e de programmes en éducation à la petite enfance, directrice/directeur adjoint/e à la pédagogie, directrice/directeur d’installation, direction générale, responsable de l’alimentation (cuisinier ou cuisinière), aide de garderie, coordonnatrice/coordinateur de garderie, préposé/e de garderie, technicien/ne en garderie.
A noter qu’à la différence de la France où les aides-puéricultrices et puéricultrices peuvent exercer en maternité auprès des nouveaux-nés, cette fonction est exercée par les aides-infirmières et infirmières au Québec.
Conditions généralement requises pour pouvoir exercer
– Éducatrices de la petite enfance : un programme d’études collégiales de deux à quatre ans en éducation de la petite enfance ou un baccalauréat en développement de l’enfant est exigé.
– Aides-éducatrices de la petite enfance : un diplôme d’études secondaires et de l’expérience avec les enfants sont exigés. Un programme menant à un certificat d’aide-éducatrice de la petite enfance ou des cours au niveau post-secondaire en éducation de la petite enfance peuvent être exigés.
Rappel important : au Québec le niveau secondaire équivaut à la première et la terminale françaises et le baccalauréat québecois est assimilé à la licence française.
Ainsi, le métier d’éducatrice/éducateur de la petite enfance au Québec est accessible aux Français/es possédant un diplôme d’éducatrice/éducateur de jeune enfant.
Pour effectuer une évaluation comparative des études effectuées hors du Québec : http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/travailler-quebec/evaluation-comparative/index.html
Important pour les candidats à l’immigration : le ministère de la Famille précise par ailleurs que «si vous détenez un diplôme en provenance de l’étranger lié à l’éducation de la petite enfance, une formation spécialisée de courte durée vous sera offerte. Elle mènera directement à la qualification pour vous permettre d’exercer le métier d’éducatrice ou d’éducateur au Québec».
Certains postes deviennent aussi disponibles au personnel non qualifié par un système de reconnaissance d’acquis et d’expériences.
De nombreuse régions concernées
La majorité des métiers précédemment cités est recherchée dans toutes les régions, plus spécialement dans celles de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord, de la Mauricie, de l’Outaouais, du Bas-St-Laurent/Gaspésie. Le site d’information sur le marché du travail (IMT) d’Emploi-Québec renseigne sur les régions qui offrent les meilleures possibilités d’emploi dans un domaine.
> Source
Association québecoise des centres de petite enfance (AQCPE).
Salaires
Repère :1 dollar canadien = env. 0,70 euro
Les salaires varient selon la qualification, puis en fonction des années d’expérience.
Éducatrice qualifiée : 20,96 à 27,76 $/h.
Éducatrice non qualifiée : 17,97 à 26,98 $/h.
Éducatrice spécialisée : 19 à 25,18 $/h
Responsable de l’alimentation ou cuisinière : 17,68 à 20,67 $/h
Agent/e-conseil en soutien pédagogique et technique : 20,14 à 26,69 $/h
Préposé/e : 15,92 $/h
> Source
Conditions de travail
Les centres de petite enfance obéissent à des ratios restreints en termes de prise en charge des enfants. Une éducatrice s’occupe de cinq poupons de moins de 18 mois. Concernant les petits de 18 à 48 mois, c’est une adulte pour 8 enfants, et pour les enfants de 4 ans et plus, l’éducatrice a la responsabilité de 10 enfants. La majorité d’entre elles travaille 4 jours sur 5. Certaines sont sur le poste de rotation et prennent le relais de l’éducatrice responsable du groupe le cinquième jour.
Outre la préparation et l’exécution des programmes d’éducation, elles sont amenées à discuter des progrès ou des problèmes des enfants avec leurs parents et d’autres membres du personnel et peuvent agir avec d’autres acteurs de services communautaires aux enfants. Elles organisent aussi des activités pour les enfants d’âge scolaire qui participent aux programmes de garde avant et après l’école. Les employés des centres de petites enfance et d’un grand nombre de garderies subventionnées peuvent bénéficier d’un régime de retraite avantageux et de programmes d’assurances collectives.
Comment trouver son emploi
Association québecoise des centres de la petite enfance (AQCPE)
Association québecoise de la garde scolaire (AQGS)
Comité sectoriel de la main d’oeuvre en économie sociale et éducateurs de la petite enfance
Association des haltes-garderies communautaires du Québec (AHGCQ)
Informations du gouvernement du Québec
Référentiel de compétences des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance
Le Journal des Français à l’étranger remercie l’Association québecoise des centres de petite enfance, et particulièrement Sophie Letendre, conseillère aux projets stratégiques, pour sa précieuse collaboration sur ce dossier.