En 2019, le secteur de la restauration représentait 2% de l’économie québécoise, 14,3 milliards de dollars en ventes, environ 20.000 établissements de restauration commerciale à travers le Québec, 240.021 emplois et 4,9 milliards en salaires versés. Ce domaine a néanmoins subi de plein fouet les effets des différentes vagues de la pandémie, provoquant de nombreuses mises à pied de personnel et des faillites suite à la fermeture définitive de petits établissements. À titre d’exemple, l’Association Restauration Québec (ARQ) pointait en janvier 2022 une perte de 3.700 permis d’exploitation comparativement à février 2020, soit une inflexion de 17%.
L’hôtellerie, colonne vertébrale de l’industrie touristique, procurait juste avant la crise sanitaire 2.3 milliards de retombées économiques et employait 40.000 personnes dans toute la province du Québec. Que ce soit au sein des grandes villes, où le tourisme d’affaire représente une part non négligeable de la clientèle, ou dans des petites villes davantage liées au tourisme de loisirs, l’une des conséquences de cette crise fut le départ de nombreux salariés vers des secteurs plus sûrs.
Une reprise très encourageante
Depuis le début de l’année, les mesures sanitaires ont été assouplies et permettent à l’activité économique de repartir avec confiance dans un contexte plus habituel. Le Québec manque à nouveau de bras et mise sur l’immigration en offrant un large panel de conseils et formations pour faciliter l’implantation dans la province. Une période charnière et un secteur qui représentent donc une porte d’entrée idéale pour toute personne désirant s’établir momentanément ou durablement au Québec.
On retrouve beaucoup de Français dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, principalement dans les centres urbains (Montréal et Québec), mais cette présence commence à gagner l’ensemble du Québec. On observe depuis peu un phénomène de retour dans les régions, créateur d’emplois. Des employés de carrière s’y intéressent mais aussi un fort contingent d’étudiants travaillant à temps partiel, ou encore de Pvtistes. Pour rappel, le PVT permet de se rendre au Canada pour une durée maximale de 24 mois (pour les Français) ou de 12 mois (pour les Belges) afin de découvrir le pays tout en ayant l’autorisation d’y travailler, sans avoir l’obligation de posséder au préalable une promesse d’embauche.
Quelles professions ?
Les exploitants cherchent du personnel pour les services aux chambres, des réceptionnistes, auditeurs de nuit, directeurs de salle, cuisiniers, chefs cuisiniers, aides de cuisine, serveurs, plongeurs , barmans, caissiers, livreurs, maîtres d’hôtel, préposés à l’accueil, préposés à la salubrité. Il est ainsi possible de travailler dans tous les secteurs allant de la cuisine gastronomique, du bistrot à la restauration familiale.
> Exemples de postes recherchés par le Québec
Nombre de postes vacants identifiés au troisième trimestre de 2021 :
– Superviseurs/superviseures des services alimentaires (6311).
– Chefs (6321)
– Cuisiniers/cuisinières (6322).
– Maîtres d’hôtel et hôtes/hôtesses (6511).
– Barmans (6512).
– Serveurs d’aliments et de boissons (6513).
– Serveurs/serveuses au comptoir, aides de cuisine et personnel de soutien assimilé (6711).
> Source
Association Restauration Québec
Il convient de relever le confinement a eu des conséquences sur les choix de vie et l’économie qui en découle. A titre d’exemple, la Gaspésie, région qui souffrait d’un chômage endémique depuis de longues années, a vu la situation basculer et suscite aujourd’hui auprès de familles souhaitant un retour à la nature des désirs de s’y installer. Des petits commerces de restauration ont en outre vu le jour suite à la valorisation du tourisme de ski donnant en grande partie à cette région un nouvel essor.
Salaires
Repère :1 dollar canadien = env. 0,70 euro
Il est utile de rappeler que dans le domaine de la restauration, les salaires (et les pourboires) dépendent grandement de l’endroit et du type d’établissement.
Serveur : 11,86 à 13, 89 $/h – Barman : 11,91 à 13,32 $/h – Chef cuisinier : 22,08 à 24,19 $/h – Cuisinier spécialisé : 18,22 à 20,58 $/h – Cuisinier : 15,80 à 17,36 $/h – Aide de cuisine : 14, 92 à 16,34 $/h – Plongeur : 14,60 à 15,54 $/h – Commis-débarrasseur : 13,35 à 13,87 $/h – Caissier : 13,99 à 15, 35 $/h – Hôtesse : 13,91 à 14,84 $/h – Gérant : 20, 69 à 23,21 $/h – Maître d’hôtel : 20,45 à 21,38 $/h – Sommelier : 17,17 à 17,55 $/h. Auditeur de nuit : 23,74 $/h – Réceptionniste : 20,50 $/h – Préposé à l’entretien ménager : 17,68 $/h.
> Source
https://www.metiers-quebec.org/restau_tourisme/restau_tourisme.htm
Conditions de travail
Ces professions regroupent des types d’emplois du temps plein (40 h) au temps partiel et nécessitent une grande flexibilité en termes d’horaires. Elles sont souvent dépendantes de la saisonnalité, ce qui peut effrayer des candidats. Les responsables des structures hôtelières souhaiteraient de leur côté voir s’implanter durablement la main-d’œuvre étrangère. C’est pourquoi le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme (CQRH), organisme qui conseille et accompagne l’ensemble des acteurs de l’industrie touristique, réfléchit avec l’Association Hôtellerie Québec (AHQ) à la possibilité de retenir le personnel par un système qui inclurait la possibilité d’«échanger» les employés entre divers établissements, comme l’éventualité de travailler dans un hôtel citadin en été puis au sein d’une station de ski en hiver. Selon bon nombre de travailleurs d’origine française, un des éléments appréciés dans ce secteur est la forte collégialité entre les employés et les gestionnaires. La culture québecoise engendre une notion de hiérarchie moins importante qu’en France.
Comment trouver son emploi
Chaque année le Québec met à jour sa liste de professions éligibles au traitement simplifié des demandes d’immigration. Elle concerne essentiellement des professions spécialisées. Certains métiers relevant des secteurs de la restauration et de l’hôtellerie y figurent.
Il est possible de travailler temporairement au Québec grâce au visa de séjour temporaire. Mais il faut une promesse d’embauche d’un employeur pour obtenir ce visa.
- Un site essentiel d’annonces en restauration et hôtellerie
- Site d’un plus grands employeurs du secteur
- Deux groupes publics Facebook sont à consulter : «Staff de Bar & Resto Montréal» et «Staff de Bar & Resto Québec».
- Le site du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec
- Plateforme publique proposant des offres d’emploi
La motivation, la cordialité et la faculté d’adaptation sont des qualités particulièrement appréciées dans ces milieux professionnels. Ainsi, est-il possible et bien perçu de démarcher directement les restaurateurs, les hôteliers, sans forcément posséder un solide CV.
Enfin, sur place, un autre mode de recrutement est très pratiqué au Québec : le réseautage. De nombreuses offres d’emploi ne sont pas communiquées par voie d’affichage mais sont pourvues par le biais de contacts et de recommandations.
Le Journal des Français à l’étranger remercie l’association Hôtellerie Québec et particulièrement sa PDG Véronyque Tremblay, pour sa précieuse collaboration sur ce dossier. Merci également au créneau récréotourisme-Gaspésie et plus particulièrement son directeur Jean-Philippe Chartrand.