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Un emploi en sol québécois : les régions du Québec vous tendent les bras !
Initié en 2017 par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), le programme Un emploi en sol québécois favorise la rencontre entre les personnes immigrantes et les entreprises implantées dans les régions, via un dispositif extrêmement efficace. Explications avec Giany Huygues-Despointes, chef de projet au sein de ce programme.
Pouvez-vous nous présenter ce dispositif ?
Le programme Un emploi en sol québécois consiste à promouvoir les offres d’emploi dans les régions de Québec, en dehors de la ville de Montréal et d’un rayon d’une cinquantaine de kilomètres autour de Montréal – ce qu’on appelle la région métropolitaine, avec Laval au nord et une partie de la Montérégie (Longueuil) au sud. En effet, beaucoup d’organisations sont déjà actives dans ce secteur géographique qui accueille la très grande majorité de la main-d’œuvre immigrante au Québec. Par conséquent, notre démarche se concentre essentiellement sur ces autres régions confrontées à des défis de recrutement. En effet, 55% des emplois disponibles se trouvent justement en dehors de la région métropolitaine ! Notre objectif consiste donc à faire faire coïncider les candidatures avec les besoins de ces entreprises en région.
Je précise que ce programme n’est pas uniquement destiné aux francophones. Cependant, la maîtrise du français est une condition sine qua non pour pouvoir s’y inscrire. Par ailleurs, pour y accéder il est nécessaire d’avoir un statut légal pour travailler au Canada via un permis de travail ouvert (qui autorise à travailler pour n’importe quel employeur) ou fermé (pour un seul et unique employeur), être PVTiste, ou encore résident permanent.
Le projet que vous proposez n’est pas seulement professionnel. C’est aussi un projet de vie…
Oui, ce point est très important et nous souhaitons vraiment sensibiliser les candidats à la perception du Québec et de ses régions. Cette quête d’emploi est réellement associée à un projet de vie enrichissant, avec l’accès à de grands espaces, à la pleine nature, à une qualité de vie d’exception.
Certaines régions sont relativement proches de Montréal, comme Lanaudière, Laurentides, Montérégie ou une partie de l’Estrie. D’autres, plus éloignées de la métropole comme l’Abitibi-Témiscamingue, la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, attirent justement des candidats qui sont en quête d’un emploi, mais aussi d’un cadre de vie vraiment unique.
Quels sont les secteurs professionnels les plus en tension dans les régions ?
Notre programme est le miroir de l’ensemble du marché du travail au Québec. Ainsi, les métiers en lien avec les technologies de l’information recrutent beaucoup, depuis le premier grade de technicien en informatique jusqu’à celui d’ingénieur. La santé est un autre domaine en très forte tension – infirmier(e)s, préposés aux bénéficiaires (équivalent des aides-soignants ou auxiliaires de vie en France). Il convient d’ailleurs de rappeler qu’il existe des accords dans le cadre de l’Entente Québec-France pour la reconnaissance des acquis des compétences et des titres professionnels dans ces professions. Cela facilite grandement l’accès à ces postes. Les métiers de l’ingénierie sont aussi en demande. Toutefois, à l’image par exemple des experts-comptables, ces professions sont réglementées par des ordres professionnels qui devront valider ces compétences, ici au Québec.
Par ailleurs, le secteur manufacturier est vraiment un pôle de recrutement majeur. En particulier pour les électromécaniciens, les soudeurs, les techniciens en génie mécanique et en génie industriel, ainsi que tous les métiers « non spécialisés » (attachés à la gestion des stocks, manutention mécanique, etc.). Ces fonctions au sein du secteur manufacturier en région représentent quelque 80% des besoins, c’est une part énorme !
On peut également mentionner les métiers de l’administration, notamment le marketing, la communication, les ressources humaines, la comptabilité… Ces postes offrent souvent une flexibilité qui favorise notamment le télétravail. Cet aspect est très appréciable, par exemple dans le cas de personnes qui suivent leur conjoint(e) ou leur famille dans une région, tout en pouvant exercer à distance dans un autre endroit.
Il faut aussi mentionner l’hôtellerie-restauration qui offre énormément de postes en région, avec une grande variété de fonctions : commis, réceptionnistes, chefs cuisiniers, ainsi que tous les postes administratifs corrélés à ce secteur d’activité.
Et quelles sont les régions les plus en demande de compétences ?
Tour dépend du type d’activité. Dans le secteur manufacturier par exemple, les besoins sont importants dans des régions comme l’Abitibi-Témiscamingue, le Centre-du-Québec, la Mauricie et le Saguenay-Lac-Saint-Jean dans une certaine mesure.
Les métiers de services, dont ceux des technologies de l’information par exemple, sont particulièrement prisés dans la région de Capitale-Nationale (c’est-à-dire la ville de Québec et sa région). L’Estrie est aussi très en vue, avec la présence par exemple d’Ubisoft et de SherWeb. Ces très grandes entreprises ont des centaines de postes à pourvoir.
L’hôtellerie-restauration, pour sa part, offre des postes dans toutes les régions confondues. C’est bien sûr le cas de celles qui connaissent de fortes concentrations touristiques comme la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine ou encore l’Outaouais, tout comme une partie de Lanaudière et des Laurentides qui souffrent également d’importantes pénuries de personnel.
Ces opportunités d’emploi sont aussi évidentes dans les métiers de la santé, et ceci dans les dix-sept régions du Québec confondues. Toutes, sans exception, sont aux prises avec cette problématique du recrutement dans ce secteur de la santé.
Concrètement, comment les personnes intéressées peuvent-elles candidater à ce programme ?
Elles peuvent renseigner leur profil et déposer leur CV sur notre plateforme. Cette démarche est bien sûr totalement gratuite. De leur côté, les entreprises qui adhèrent au programme Un emploi en sol québécois diffusent leurs offres sur cette même plateforme. Notre programme fonctionne en trois étapes : employabilité, maillage et régionalisation.
Concrètement, lorsque nous recevons un CV, nous nous assurons qu’il répond bien aux besoins du marché du travail et à ses usages (notamment ne pas insérer de photo, ne pas indiquer son âge…), avec des informations pratiques, en rapport avec le poste recherché, privilégiant l’accent sur les tâches accomplies et les compétences plutôt que sur les diplômes. Puis, lorsque le candidat a rempli son profil de compétences, nous examinons ces dernières de manière précise (maîtrise des outils, années d’expérience, etc.). Si besoin, nous revenons vers lui pour lui suggérer des modifications qui serviront sa candidature.
Notre accompagnement porte aussi sur la préparation aux entrevues (ou entretiens d’embauche) qui diffèrent quelque peu des habitudes françaises. Ici l’accent doit être mis sur son expérience professionnelle et la correspondance entre ses compétences et le poste convoité.
Ensuite, nous effectuons un maillage pour faire correspondre le plus étroitement possible les candidatures avec les postes proposés. Cette mise en rapport entre les candidatures et les postes peut être affinée, notamment si le candidat mentionne une préférence géographique.
Un certain nombre de propositions de postes lui sont alors adressées. Selon celles qui lui conviennent, l’entreprise est à son tour contactée et la candidature en question lui est proposée.
Enfin, nous organisons une entrevue virtuelle entre le candidat et l’entreprise. Dès lors, notre mission s’arrête là, cette partie purement liée au recrutement (avec notamment les conditions d’emploi et les conditions salariales) étant au final directement négociée entre le candidat et l’entreprise.
J’ajoute que nous pouvons aussi organiser du « recrutement express », via une formule mise en place récemment. Celle-ci se déroule sur une ou deux journées, dans le cadre d’un secteur d’activité bien précis. Les entreprises disposent des salles d’entrevue virtuelles qui leur permettent d’être en contact direct avec des candidats présélectionnés. Cette modalité offre une grande réactivité et donne accès à un panel élargi, aussi bien pour les entreprises que pour les candidats qui peuvent être en contact direct avec un plus grand nombre d’entreprises.
Une chose est sûre, les possibilités d’emploi ne manquent pas dans les régions du Québec et de nombreuses opportunités sont à saisir !
> Pour en savoir plus
https://fccq.emploisolquebecois.ca
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