Une médaille d’or aux JO de Pékin en 2000, une seconde quatre ans plus tard à Athènes. La carrière sportive de Pascal Gentil, aujourd’hui reconverti comme coordinateur de la vie scolaire au lycée français de Pékin, force le respect. Mais c’est à une tout autre compétition que s’attelle aujourd’hui l’ancien athlète âgé de 49 ans, sur la 11ème circonscription des Français de l’étranger (49 pays d’Europe orientale, d’Asie et d’Océanie). Son challenge sera de débarquer l’actuelle députée LREM Anne Genetet, à nouveau investie par la majorité présidentielle. «On la voit beaucoup sur les plateaux télé, mais elle est beaucoup moins connu que moi, fanfaronne Pascal Gentil, elle souffre d’un déficit de notoriété. Je rencontre beaucoup de Français mécontents de la façon dont elle a géré son mandat, en s’alignant derrière la politique du gouvernement. Elle n’a pas du tout cherché à prendre en compte les spécificités des Français à l’étranger.» Il a beau avoir toujours sa carte chez LREM, ce n’est pas lui que la Macronie a choisi pour le scrutin de juin. Alors Pascal Gentil ira au combat en franc-tireur, mais pas en dissident, précise-t-il, les mots sont importants, soutenu par sa popularité, son carnet d’adresses bien garni, et un parti indépendant, l’Alliance solidaire des Français de l’étranger (ASFE) dont la tête d’affiche est le sénateur Jean-Pierre Bansard.
Coup de poker
Autant dire que le champion en arts martiaux joue un sacré coup de poker, sur le thème du renouveau : «Il va y avoir un nouveau gouvernement. Il faut un nouvel élan, ça veut dire de nouveaux représentants. Je dis qu’il faut voter pour eux et j’en fais partie.» Pascal Gentil prévoit une campagne marathon dans une dizaine de pays de cette immense circonscription où plus de 150 000 Français sont inscrits sur les listes électorales. Les candidats aussi s’y bousculent, comme Marc Guyon à Singapour, sous la bannière Reconquête! d’Éric Zemmour, lui-même prof de kung-fu, ou la journaliste Catya Martin, toujours à Singapour, investie de longue date par les Républicains, ou encore le prometteur Didier Lachize au Vietnam, entrepreneur écolo au grand cœur, soutenu par l’Union populaire (NUPES) de Jean-Luc Mélenchon. «Je sais que ça va être la bagarre mais c’est ce qui me plaît» nous glisse Pascal Gentil, reconverti un temps dans la sécurité puis les nouvelles technologies. Il sait que, cette fois-ci, la victoire ne se gagnera pas sur un tatami mais dans le secret d’un isoloir, et toujours par K.O.