Florian Fangmann voit un peu le bout du tunnel. Ce Franco-Allemand dirige le centre français de Berlin. Avant la pandémie, il accueillait environ 3 000 Français chaque année, venus dans des familles outre-Rhin pour perfectionner ou apprendre la langue de Goethe. Aujourd’hui, il a retrouvé environ la moitié de ses réservations : “On est à peu près à 50% des activités comme avant la pandémie. Ça augmente vraiment jour après jour. C’est vrai que c’est beaucoup de travail administratif en plus, c’est sûr que les gens font quand même encore plus attention. Il faut voir aussi toujours dans les pays étrangers en fait des réglementations, mais maintenant pour l’été, je me fais beaucoup moins de soucis”.
Du coup, l’équipe met les bouchées doubles pour accélérer le rythme des inscriptions et de l’organisation des séjours des jeunes Français : “Beaucoup de projets ont été reportés. Ça veut dire qu’on a quasiment un an de projets à rattraper. Tout était organisé et enfin on peut partir. C’est un grand défi de tout organiser en parallèle dans les projets qui ont été décalés, les nouveaux projets, et puis planifier à l’avance pour les prochains mois”.
Le plus compliqué, pendant la crise Covid, résume Florian Fangmann, aura été de gérer la quarantaine des jeunes qui ont contracté le coronavirus pendant leur séjour en Allemagne. On se souvient de ces adolescents bloqués plusieurs jours sur l’île de Malte après des tests positifs.
Echange et expérience physique
Pendant la pandémie, les séjours individuels ont également sensiblement augmenté, car beaucoup plus simples à organiser que des déplacements en groupe. Pour le Français en tout cas, c’est sûr, les séjours linguistiques ont un bel avenir devant eux : “On est convaincu que c’est de plus en plus important de faire partir des jeunes à l’étranger pour découvrir l’Europe et le monde entier. Ce n’est pas remplaçable par le numérique, être devant l’écran et parler à des gens qui sont à l’étranger, par exemple. C’est l’échange et l’expérience physique qui compte”.
Ce qui inquiète aujourd’hui le Français, ce sont les conséquences de la guerre en Ukraine, toute proche. L’Allemagne est frontalière de la Pologne, elle-même limitrophe de l’Ukraine : “On est à Berlin et tous les trains qui viennent de Pologne vers l’ouest passent par Berlin quasiment. A la gare centrale, ici, tous les matins, je vois les réfugiés, c’est assez touchant. Maintenant dans les classes scolaires et dans les centres de jeunes, il y a de plus en plus de jeunes Ukrainiens. On le sent en fait ici sur place et en Pologne”.
Comme le reste de l’Europe, l’Allemagne est aussi soumise à une inflation galopante depuis la reprise économique post-Covid et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette tendance touche aussi les prix de l’hébergement ou de la nourriture pour l’organisation des séjours des jeunes Français à Berlin. Lire et écouter la chronique ici
Lui écrire : fangmann@centre-francais.de
Aller plus loin
Le centre français de Berlin (groupe CEI)