La députée sortante Paula Forteza ayant claqué la porte de son parti il y a plus de deux ans et tourné le dos à ses électeurs en se présentant sur la liste de Cedric Villani aux municipales à Paris, la Majorité Présidentielle a cette fois pris très au sérieux la question du choix de sa candidate aux élections législatives. La Majorité a annoncé la semaine dernière l’investiture d’Eléonore Caroit, une brillante avocate spécialiste de l’Amérique Latine, soutenue par les comités locaux de son parti.
Contrairement à la députée sortante, Eléonore Caroit est très engagée auprès des Français de l’étranger. Elle est élue de la Majorité Présidentielle à l’Assemblee des Français de l’étranger et maîtrise les préoccupations des Français de la circonscription pour y avoir vécu plus de la moitié de sa vie, être une ancienne élève du Lycée Français de Saint-Domingue et avoir toute sa famille sur le continent. Portée par la dynamique enclenchée par la victoire d’Emmanuel Macron le mois dernier pour un second quinquennat, la jeune femme défendra les couleurs de la Majorité Présidentielle le mois prochain. Son suppléant, Benoît Larrouquis, est un Conseiller consulaire indépendant de Mexico, très ancré dans le pays où il a élu domicile il y a plus de 25 ans. Il est spécialisé dans la protection sociale des Français de l’étranger.
Éléonore Caroit trouvera sur sa route Christian Rodriguez, un cadre parisien de la France Insoumise parachuté en Amérique Latine probablement du fait de ses origines chiliennes, il se présentera sous l’étiquette de la NUPES, la nouvelle Union de la gauche créée par Jean-Luc Mélenchon, dans une circonscription où le leader des Insoumis n’a pas démérité au premier tour de la présidentielle. Pour donner le change, il sera secondé par une femme de terrain très active, Florence Poznanski, sa suppléante, secrétaire nationale du Parti de Gauche / France insoumise à Belo Horizonte, au Brésil.
C’est aussi au pays de la samba et de la caïpirinha que la droite (LR, Centre et UDI) a recruté son candidat, en la personne de Bertrand Dupont, élu conseiller des Français de l’étranger, dont l’atout principal est un ancrage local et un investissement associatif indéniable. Il vit en effet depuis un quart de siècle au Brésil où il préside l’UFE locale (Union des Français de l’étranger) et l’association des Bretons de São Paulo. Sa suppléante est Frédérique Martiquet, une Française de Colombie.
À l’extrême-droite, le parti Reconquête ! d’Éric Zemmour a investi Yves Thorailler, qui aura face à lui une autre candidate d’extrême-droite, Léa Lefèvre, sous la bannière du Rassemblement national de Marine Le Pen. C’est Martin Biurrun, conseiller Amérique Latine et Caraïbes à l’Assemblée des Français de l’étranger et président du conseil consulaire d’Uruguay et membre de l’Assemblée des Français de l’étranger, qui portera les couleurs de l’ASFE (Alliance solidaire des Français de l’étranger) du sénateur Jean-Pierre Bansard. Trois candidats indépendants brigueront aussi les suffrages des électeurs: Michel Trigalleau, entrepreneur en Nouvelle-Calédonie, Tim Laurence, résident du Paraguay, candidat écologiste mais hors de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (NUPES) et Jeoffrey Collard, avocat français installé au Mexique, sous la bannière du parti qu’il préside, «Français hors frontières». Un temps candidat pour «Cap 21», le parti de l’ancienne ministre Corinne Lepage, le militant écologiste guyanais Harry Hodebourg s’est finalement retiré.