Un boulevard ? Au Royaume-Uni, Emmanuel Macron a récolté 93 % des voix au second tour de la présidentielle. Le pays concentre le plus gros de la communauté française de la 3ème circonscription, qui comprend dix pays, de l’Irlande aux pays baltes, en passant par la Norvège, l’Islande, le Danemark ou l’Écosse. Autant dire que le candidat investi par «Renaissance», nouvelle appellation de LREM, devrait bénéficier de ce plébiscite accordé au président reconduit pour un second quinquennat. Plus modestement, Alexandre Holroyd avait lui été élu en 2017 avec… 70 % des voix, avec un taux de participation d’un peu plus de 17,5 %, soit environ un point de plus que la moyenne du vote des Français de l’étranger (FDE), toutes circonscriptions confondues. Des pourcentages proches du premier tour avec un taux de participation de 21,2 % soit trois points de plus que la moyenne des FDE. Le principal fait d’armes de sa mandature restera la défense et l’accompagnement de ses compatriotes du Royaume-Uni aux prises avec le Brexit. Pur produit british, né d’un père anglais et d’une mère française, Alexandre Holroyd a passé 26 ans de sa vie outre-Manche en tant que lycéen, étudiant (London School of Economics) puis professionnel comme spécialiste de la régulation.
Face à lui, la droite a choisi d’investir Artus Galiay, au profil vraiment très similaire, passé par l’Inde, la Belgique, l’Uruguay puis Londres. Diplômé lui aussi de la London School of Economics (LSE) et de Science Po, le jeune homme entre à la banque d’Angleterre avant un détachement à la banque centrale européenne à Francfort. Début 2018, il rejoint le cabinet de Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France comme «M. Brexit». Fin 2020, il est nommé représentant de la région auprès du Royaume-Uni, un pied de chaque côté de la Manche. Mais ses adversaires lui reprochent de vivre en France et pas sur la circonscription. Parmi ses projets, s’il est élu le mois prochain, il soutient l’idée d’une deuxième compagnie ferroviaire opérant dans le tunnel sous la Manche pour en finir avec le monopole d’Eurostar et faire baisser les tarifs. Face à eux, Laurence Helaili-Chapuis, conseillère à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) où elle est membre du groupe Indépendants, Démocrates, Progressistes (IDP). Elle est également présidente du conseil consulaire. Candidate indépendante proche des idées du centre, mais pas vraiment éloignée non plus de celles de LREM, la jeune femme se présente avec l’ambition affichée de «réinventer la politique» ! Après quelques années passées à Londres, elle réside en Irlande depuis treize ans et affirme être la seule candidate à avoir décroché des mandats locaux.
Co-secrétaire d’Europe Écologie les Verts (EELV) au Royaume-Uni, c’est Charlotte Minvielle, 36 ans, que la NUPES, la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale de Jean-Luc Mélenchon a investie. La Française coche elle aussi la case «implantation locale» puisqu’elle vit depuis une quinzaine d’années à Londres. Elle aussi diplômée de la London School of Econoics (décidément un vivier de candidats!), elle a la double-nationalité franco-britannique. Elle travaille aujourd’hui dans le secteur du développement international pour des ONG. Parmi ses projets, Marie Minvielle souhaite renforcer le soutien aux petites écoles FLAM (Français LAngue Maternelle). A l’autre bout de l’échiquier politique, Margot Darrieus partira elle sous les couleurs de Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour. Née en Bretagne, son handicap par rapport à ses deux adversaires précédents est de ne vivre à Londres que depuis trois ans.