Cela ne pourrait être qu’une formalité. Investi par la majorité présidentielle, rebaptisée «Ensemble», Pieyre-Alexandre Anglade pourrait être réélu dans un fauteuil dans le 4ème circonscription des Français de l’étranger (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas), porté lui aussi par cette vague Macron, dont on dit chez les Marcheurs, qu’elle va, comme il y a cinq ans, tout emporter sur son passage. Élu en 2017, après avoir été assistant parlementaire pour plusieurs députés européens, Pieyre-Alexandre Anglade est aussi vice-président de la commission des Affaires européennes et rapporteur sur l’Europe de la défense et son articulation avec l’OTAN, sujet on ne peut plus d’actualité avec l’invasion russe en Ukraine. Intronisé «M. Europe» de la Macronie, à 31 ans, certains lui prêtent l’intention de briguer le secrétariat d’État aux Français de l’étranger, actuellement détenu par Jean-Baptiste Lemoyne. Homme de réseau, l’un de ses avantages est de connaître parfaitement tous les rouages des institutions européennes. C’est d’ailleurs lui qui a porté au sein de LREM toute la préparation des élections européennes de 2019. Depuis ses prises de responsabilités nationales, ses adversaires l’accusent d’avoir délaissé sa circonscription au profit des instances parisiennes, en particulier depuis la pandémie. «On ne le voit jamais au Luxembourg, à part parfois dans un bistrot pour rencontrer ses troupes, assénait récemment l’écologiste Alexandre Chateau-Ducos, lui-même élu EELV du Grand-Duché. Aux Pays-Bas, ils ne savent même pas quelle tête il a ! Il parcourt l’Europe entière parce qu’il a reçu mission d’Emmanuel Macron de fédérer les partis libéraux européens, mais c’est au détriment de notre circonscription.»
Une candidate PS pour la NUPES
En face de Pieyre-Alexandre Anglade, on retrouve tout d’abord Cécilia Gondard, conseillère consulaire socialiste en Belgique et cette fois enrôlée sous l’étendard de la NUPES, la Nouvelle Union populaire et écologiste de Jean-Luc Mélenchon. Élue consulaire à Bruxelles depuis des années, présidente de la fédération PS des Français de l’étranger, c’est toutefois sa première candidature à une élection législative (et la seule investiture décrochée par le PS au sein de la NUPES lors de ces législatives pour les Français établis hors de France). Cécilia Gondard témoigne donc d’un enracinement local fort. Collaboratrice de plusieurs ONG, elle est spécialisée dans les questions de développement. Réputée très présente auprès des étudiants mais aussi des citoyens confrontés à des problèmes de double imposition ou de non-reconnaissance des diplômes, la Française présente ainsi un profil à l’opposé du député sortant. Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, mise lui aussi sur une femme pour cette circonscription en la personne d’une styliste de mode de Bruxelles, Anne-Catherine Girard, d’origine franco-suisse, née en Provence. Ancien du Modem et d’En Marche, le Lyonnais Cédric Deverchère, jeune ingénieur urbaniste installé aux Pays-Bas, part lui sous la bannière du jeune parti paneuropéen trublion «Volt» (comme «volta» en italien, demi-tour, ndlr) né en 2018, et dont les trois mots d’ordre sont : développement durable, démocratie et inclusion. Les couleurs du parti animaliste seront enfin défendues par Valentin Thévenot.