Actualités internationales
Sophie Churlet : « la Mission laïque française évolue aujourd’hui dans un marché très concurrentiel »
Pour fêter son 120e anniversaire, la MLF a choisi Rabat, au Maroc. L’occasion pour Sophie Churlet, proviseure du lycée André Malraux, de revenir sur ses deux ans à la tête de l’établissement, et d’en livrer ses perspectives pour l’avenir.
Sophie Churlet a pris la tête du lycée André Malraux de Rabat en septembre 2019. Cette ancienne professeure de lettres et proviseure en région parisienne avait « envie d’une expatriation », et « d’apprendre à faire [son] métier ailleurs ». Elle confie à Français de l’étranger son nouveau quotidien, au Maroc.
Français à l’étranger (FAE) : Quel bilan faites-vous de votre expérience marocaine jusqu’ici ?
Sophie Churlet (S.C.) : J’ai dû très vite m’adapter puisque six mois après mon arrivée, le confinement a été déclaré. Alors même que les travaux pour la construction de l’école primaire venaient à peine de commencer. Il a été complètement stoppé : les ouvriers tombaient malades, et les matériaux n’arrivaient plus à cause de la fermeture des frontières. Jusqu’en juillet 2020, le lycée a été fermé, l’enseignement s’est fait à distance. Nous avons beaucoup tâtonné, mais grâce au travail des professeurs et au dialogue régulier avec les parents, je dois dire que cela s’est plutôt bien passée.
FAE : Et l’année suivante ?
S.C. : La rentrée scolaire qui a suivie a été particulière, car des jauges ont été mises en place. Dans le secondaire, les élèves venaient en cours en alternance. Les enseignants faisaient classe en présentiel à une partie des élèves, quand l’autre assistait au cours de l’autre côté de la webcam. Même si avec les adolescents, l’école à distance peut être compliquée, on s’est vraiment efforcé de maintenir le lien en continu. Depuis la rentrée 2021, tout le monde a retrouvé sa place. Enfin.
FAE : Le lycée André Malraux accueille près de 2 050 élèves, à 95% de nationalité marocaine. Quelle est la place de la culture nationale et de la langue arabe dans les classes ?
S.C. : L’enseignement en langue arabe est normé, au sein de notre établissement, par une convention bilatérale signée avec le Maroc. Nos élèves y ont donc accès. Mais le français est quasiment leur langue maternelle. La plupart le parlent d’ailleurs bien plus que la darija, la langue du pays.
FAE : En 2018, Emmanuel Macron a dévoilé son ambition pour l’Éducation à l’étranger : doubler d’ici à 2030 le nombre d’élèves accueillis dans les lycées français. Comment vous inscrivez-vous dans cette initiative ?
S.C. : Nous accueillons déjà 2 000 élèves, et nous sommes déjà au maximum de nos capacités. Donc j’estime ne pas être concernée par cet objectif. Ni moi, ni les élèves, ni leurs parents ne veulent d’un établissement « usine ». À mon sens, ce doublement des effectifs peut être atteint, à condition que la concurrence grossisse davantage.
FAE : Une école primaire belge a ouvert récemment dans le quartier Hay Riad. Comment faites-vous pour vous distinguer dans ce secteur de plus en plus disputé ?
S.C. : À une époque, il y avait plus de demandes que d’offres au Maroc. On refusait beaucoup d’enfants. C’est d’ailleurs pour palier à ce problème que l’Office scolaire universitaire et international (Osui) a été créé dans le pays par la MLF il y a 25 ans. Aujourd’hui, c’est tout le contraire, l’offre s’est démultipliée. La MLF évolue donc dans un marché très concurrentiel. C’est pour cela que nous devons prouver notre savoir-faire, et s’engager dans une démarche de communication, de marketing aussi. Nous n’avons plus le choix, on doit se faire connaître. On ne peut pas rester sur nos acquis, il faut montrer à nos potentiels élèves et leurs parents que notre enseignement est le plus adapté à leurs besoins. Ce n’est pas toujours facile, bien sûr. Le secteur de l’Éducation n’a pas pour habitude de lancer des opérations marketing. Mais c’est comme tout, ça s’apprend.
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