On pensait la méthode disparue car appartenant à l’ancien monde vilipendé par l’exécutif depuis son arrivée au pouvoir en 2017. On pensait ce système clientéliste révolu. Eh bien, on se trompait ! C’est en effet à un parachutage en bonne et due forme que s’est livré le Renaissance (ex-LREM) pour investir son candidat en Suisse et au Liechtenstein. Marc Ferracci n’a en effet aucun lien particulier avec les deux pays. Peu connu du grand public, il a pourtant un riche CV à seulement 44 ans. Économiste, professeur à Sciences Po Paris, il a contribué au programme économique d’Emmanuel Macron en 2017 avant un poste de conseiller auprès de la ministre du travail Muriel Pénicaud puis du Premier ministre Jean Castex. Marc Ferracci est aussi et surtout un ami d’Emmanuel Macron depuis qu’ils se sont rencontrés sur les bancs de l’Université. L’intéressé a au moins l’honnêteté de reconnaître ce parachutage mais met en avant ses atouts pour donner le change, en particulier sa proximité avec le pouvoir en place.
Vu qu’Emmanuel Macron a engrangé plus de 45% des voix au premier tour de la présidentielle parmi les Français de Suisse, Marc Ferracci a toutes les chances de succéder le mois prochain à l’Assemblée au bouillonnant et fantasque Joachim Son-Forget, ex-socialiste exclu de LREM après des tweets sexistes à l’encontre de la sénatrice Esther Benbassa, et qui pose parfois une kalachnikov à la main ! Il avait soutenu Eric Zemmour lors du premier tour de la présidentielle, mais c’est à un autre candidat, Philippe Tissot, que Reconquête !, le parti du polémiste, a réservé son investiture. Entrepreneur basé dans le canton de Vaud, père de quatre enfants, il a été responsable du maillage territorial du parti d’extrême-droite en Suisse. La droite (LR) a aussi choisi une candidate à l’ancrage local fort, en la personne de Régine Mazloum-Martin. Mère de quatre enfants, violoncelliste émérite, elle vit en famille à Genève où elle a toujours été engagée dans le tissu associatif et auprès de ses compatriotes.
Installée depuis deux ans en Suisse allemande, Magali Mangin coche elle aussi la case «vit sur place». Issue de la France insoumise, elle partira sous la casaque de la NUPES, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale orchestrée par Jean-Luc Mélenchon. Titulaire d’un master en chimie et biologie, la jeune femme de 31 ans a accumulé les petits boulots dans la pharmacie en Allemagne avant de rejoindre la Suisse comme gestionnaire de projets chez un sous-traitant du secteur pharmaceutique. Jérôme Dumarty, candidat du Parti animaliste complète le casting. Directeur d’un bureau d’études en techniques du bâtiment à Lausanne, le Français est l’un des fondateurs de l’association «Stop Gavage Suisse» qu’il préside.