Français à l’étranger : Que conseillez-vous pour mettre à l’abri ses proches ?
Julien Male : Cela dépend vraiment du profil de personnes que nous allons conseiller, de leur âge, de leur situation familiale, de leurs besoins de revenus. Nous allons proposer des stratégies adaptées à chaque profil : un jeune couple qui débute dans la vie n’aura pas nécessairement les mêmes projets qu’un chef d’entreprise ou des clients qui vont bientôt prendre leur retraite. Il faut bien étudier les besoins des familles pour pouvoir personnaliser notre conseil. »
FAE : Il existe différentes familles de produits, quand vous semble-t-il préférable d’avoir recours aux produits de prévoyance ?
J. M. : La prévoyance est un outil à la fois de protection familiale et de protection du chef d’entreprise et de sa société elle-même, ce qui explique que de nombreuses personnes peuvent se sentir concernées par la mise en place de produits de prévoyance.
Cela peut être une solution très adaptée par exemple pour un couple qui n’a pas encore constitué un patrimoine et qui souhaite malgré tout se protéger mutuellement
On peut également citer les couples qui au contraire ont un patrimoine important, et qui souhaitent anticiper un éventuel décès d’un des deux conjoints en mettant en place un capital au profit des enfants. En cas de décès, ce capital permettra de payer tout ou partie des droits de succession.
D’autres dispositifs de prévoyance, plus spécifiquement orientés vers les chefs d’entreprise permettent de faire face aux aléas en cas de disparition du chef d’entreprise pour assurer la poursuite de l’activité dans de bonnes conditions, c’est par exemple le cas des assurances dites « Homme-clé ».
La prévoyance permet dans tous les cas de protéger son patrimoine durablement.
FAE : Existe-t-il des contrats de prévoyance qui protègent les revenus ?
J. M. : Oui effectivement. Il est possible d’assurer les revenus en cas d’arrêt de travail ponctuel ou de longue durée. C’est particulièrement adapté pour les travailleurs non salariés et pour les familles ou l’un des deux conjoints a une rémunération beaucoup plus importante que l’autre.
En cas d’imprévu, cette couverture permet de maintenir le train de vie du foyer et de faire face aux obligations de la famille.
Par ailleurs, d’autres garanties comme les rentes éducation ou les rentes de conjoint peuvent venir compléter ces dispositifs pour optimiser la protection familiale.
Il est essentiel d’attacher de l’importance aux détails lorsqu’on met en place ce type de solutions : à partir de quand les indemnisations sont-elles déclenchées par l’assureur ? Quelles sont les exclusions prévues au contrat (dos, affections psychologiques…) ? Le barème utilisé pour indemniser le client en cas d’invalidité est-il conforme à sa situation professionnelle ?
S’agit-il d’un contrat avec des indemnisations en complément du régime obligatoire ou sous déduction des prestations versées par ma caisse de prévoyance ?
L’avis d’un Expert s’impose pour mettre en place les bons outils en rapport avec la situation de chaque individu.
FAE : Qu’en est-il des complémentaires retraites ?
J. M. : La retraite est un sujet sensible car nous vivons de plus en plus vieux, il faut donc anticiper la baisse de revenus en épargnant de plus en plus tôt.
Nous accompagnons nos clients pour les aider à bâtir une stratégie de revenus complémentaires qui s’appuie sur différentes solutions financières ou immobilières.
Des solutions dédiées à la retraite comme le PER (Plans d’épargne Retraite) sont également très pertinentes pour créer un complément de revenus au moment du départ à la retraite et maintenir le train de vie du foyer.
La mise en place de solutions diversifiées est une bonne stratégie pour constituer un capital en vue du départ à la retraite.
Ce capital pourra servir d’une part à compléter les retraites perçues au titre des régimes obligatoire, et d’autre part à protéger la famille en cas de décès.
Les contrats avec une fiscalité assurance-vie pourront par exemple permettre de protéger des bénéficiaires désignés en leur versant un capital hors droit de succession.
Dans tous les cas, c’est la mise en place d’une stratégie globale de protection familiale et de diversification des solutions qui permet de sécuriser le patrimoine de nos clients.
FAE : Selon les âges, les profils, les revenus, l’accompagnement et les produits proposés ne seront pas les mêmes. Voici les règles d’or à respecter en matière de protection sociale selon les différentes classes d’âges.
1. Pour les jeunes actifs
L‘objectif est de sécuriser le revenu du foyer et de se protéger contre les accidents de la vie. C’est également le moment où nos clients souhaitent développer leur patrimoine, en particulier immobilier, une vigilance toute particulière devra être apportée aux assurances emprunteur pour bien calibrer les niveaux de couverture en fonction des revenus du foyer et du niveau de protection souhaité.
Par ailleurs, de plus de en plus de nos jeunes clients pensent déjà à préparer leur retraite par capitalisation, conscients qu’il s’agit d’un enjeu de société pour les nouvelles générations.
2. Pour les personnes de 40 ans environ
Lorsque nos clients entrent dans une période de développement de leur patrimoine, leur revenu a très souvent augmenté par rapport au début de leur carrière et leur train de vie également. Il est donc essentiel de vérifier régulièrement que les garanties mises en place pour protéger leurs revenus sont toujours adaptées à leur situation. La mise en place de rentes éducation pour assurer le paiement des études des enfants en cas de coup dur, la préparation de revenus complémentaires pour la retraite, ou la couverture des capitaux en cas de décès deviennent des stratégies à envisager. Dans tous les cas , un audit de la protection sociale permettra de définir les axes d’optimisation en fonction des objectifs des clients.
3. Pour les seniors
L’objectif principal est de préparer et de sécuriser la transmission du patrimoine. A partir de 50 ans, des réflexions de donation aux enfants, petits-enfants pourront être envisagées.
Il peut également y avoir un intérêt à cotiser sur des contrats « Dépendance » pour faire face au grand âge et à une éventuelle situation de dépendance, en bénéficiant d’une rente qui financera le coût d’un maintien à domicile, ou d’un placement en établissement spécialisé sans mettre à contribution les membres de la famille.
Là encore, le maître mot reste l’anticipation pour adapter les stratégies à la sensibilité et au besoin de protection de chaque individu.