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Maghreb, Afrique de l’Ouest : LREM dans une position délicate

Et si la majorité n’avait pas misé sur le bon cheval ? En parachutant Élisabeth Moreno sur la 9ème circonscription, il n’est pas certain que l’ancienne ministre l’emporte. Bardée de diplômes mais jusqu’à aujourd’hui jamais candidate à une élection, elle prend la suite du député LREM sortant, M’jid El Guerrab, dont le bilan restera entaché par des violences quelques semaines seulement après son élection.

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Circo 9

Condamné à trois ans de prison dont un an ferme et deux ans d’inéligibilité pour avoir fracassé à coups de casque de moto le crâne de l’ancien responsable socialiste Boris Faure en 2017 à Paris, M’jid El Guerrab, député ex-LREM, issu du Parti radical, a beau toujours siéger au parlement, il est hors course pour prétendre à un nouveau mandat. Il a fait appel, souhaite se consacrer à sa défense, et soutient Élisabeth Moreno. Car c’est à elle que reviendra la lourde tâche de tenter de conserver la circonscription dans le giron de la majorité, sous la bannière «Renaissance» lors du scrutin du mois prochain. Un pari très difficile quand on sait que sa seule légitimité sur la circonscription est d’être née au Cap-Vert ! Dirigeante d’entreprise et femme politique, présidente de Hewlett-Packard Afrique après avoir été présidente France de Lenovo, elle a été durant deux ans ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, en remplacement de Marlène Schiappa, jusqu’à l’annonce du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne le 20 mai dernier. Certes, son CV force l’admiration : diplômée d’une maîtrise en droit des affaires à l’Université Paris-Est Créteil ainsi que d’un double Executive MBA de l’ESSEC et de la Mannheim Business School en Allemagne, elle complète sa formation à l’École Nationale de la Magistrature (ENM) afin de devenir juge consulaire. Elle a aussi l’avantage de détenir la double nationalité cap-verdienne. Candidate pour la première fois, le premier faux-pas de sa campagne aura été de saluer sur Twitter le bilan de son prédécesseur, sans la moindre nuance et en ignorant sa condamnation ! Un coup de chapeau après le coup de casque qui passe mal. Cette première campagne ne sera en tout cas pas de tout repos et dans un délai très court. Le vote électronique ouvre dès le 27 mai et le premier tour se terminera le 5 juin (soit une semaine avant la France). Le second tour aura lieu lui le 19 juin, comme dans l’hexagone.

Face à elle, Ahmed Eddarazz, marcheur de la première heure, entrepreneur autodidacte réputé proche de Brigitte Macron, maintient sa candidature, lui qui se revendiquait comme le candidat «naturel» de la Macronie. Ce dernier a régulièrement mis en avant son ancrage territorial au Maroc, et se présente comme candidat dissident LREM. D’autres aussi briguaient l’investiture de la majorité présidentielle : la journaliste Zineb El Rhazoui, ancienne de Charlie Hebdo, connue pour ses positions fortes sur la laïcité, pressentie pour l’investiture depuis plusieurs semaines, mais qui paie sans doute sa proximité avec l’influenceur et youtubeur d’extrême-droite Papacito, grand ami d’Eric Zemmour.

Mehdi Reddad, référent Horizon au Maroc (le parti d’Édouard Philippe), conseiller des Français de l’étranger et à l’AFE à Casablanca est également sur les rangs parmi les dissidents. A 39 ans, il présente lui aussi un CV bien fourni : après des études à L’Institut Vatel de Lyon et à Sciences Po Paris, il se dirige à Londres pour intégrer le monde de l’hôtellerie haut de gamme. Après une expérience de sept ans sur les rives de la Tamise, Mehdi Reddad rentre au Maroc, où il gère aujourd’hui 3 hôtels de référence (une société créée par son grand-père dans les années 70) et où il a développé plusieurs projets immobiliers à Casablanca, son fief politique. Engage dès 2016 aux côtés d’Emmanuel Macron, d’abord comme simple adhérent LREM, puis comme référent pour le Maghreb et le Sahel du futur parti présidentiel. Élu conseiller consulaire l’an dernier, il se définit comme un Français qui «vit et respire la France depuis l’Afrique».

On retrouve aussi David Azoulay, entrepreneur franco-marocain et lui aussi candidat déçu à l’investiture LREM. Sur les rangs également, Rachida Kaaout, conseillère municipale à Ivry, née au Maroc et à la tête d’une société qui aide les entreprises à se développer à l’international. Autre candidate LREM dissidente : Fatou Sagna Sow, d’origine sénégalaise, juriste de formation, 50 ans, elle part sous l’étiquette de l’Alliance centriste. Déjà candidat en 2017, alors proche d’«En Marche», Jean-Claude Fontanive, chef d’entreprise et consultant international né au Maroc, spécialiste aguerri de géopolitique, rempile cette année. Le Franco-sénégalais Oumar Ba, maire-adjoint à Compiègne (Oise) se présente lui comme dissident du MoDem.

La NUPES, la Nouvelle Alliance populaire, écologique et sociale dirigée par Jean-Luc Mélenchon a choisi d’investir Karim Ben Cheikh. Franco-tunisien, ancien membre du Parti socialiste et conseiller de Benoît Hamon sur les questions internationales lors de l’élection présidentielle de 2017. L’ancien diplomate a été désigné, poussé par les écologistes et le parti Génération.s. Il faut se souvenir que la 9ème circonscription a voté massivement pour le leader de la France insoumise lors de la présidentielle d’avril dernier. Les Républicains ont eux choisi d’investir l’essayiste franco-marocaine Naïma M’Faddel.

Le Rassemblement national mise sur Ludivine Sordet et Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, apporte son soutien à Nathalie Amiot. Mohamed Oulkhouir, avocat franco-marocain et conseiller consulaire depuis 2014, se présente sous les couleurs de l’ASFE (Alliance solidaire des Français de l’étranger).

D’autres candidats brigueront les suffrages sur cette 9ème circonscription : Thiaba Bruni pour le CRAN (Conseil représentatif des associations noires). Émilie Marchès-Ouzitane sera la candidate des Radicaux de gauche. Son également candidats : Camille Zouon, Nacim Bendeddouche, Samira Herbal, pour l’Union des démocrates et des écologistes (UDE), Sébastien Périmony, candidat du parti «Solidarité et Progrès» de Jacques Cheminade, Hassan Ben M’Barek (DVD) et Jean-Claude Martinez, ancien député FN de l’Hérault.

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1 Comment

1 Comment

  1. Nicolas

    24 mai 2022 at 15 h 20 min

    Un débat est organisé entre candidats le vendredi 27 à 19h30.
    Vous pouvez me contacter pour plus d’informations.

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