C’est pour conseiller au mieux les expatriés installés en Amérique du Nord qu’Éric Thoby a fondé, il y a dix ans, Agora Expat. Son modèle ? Le même que celui qu’il appliquait à ses clients lorsqu’il était gestionnaire de patrimoine : un maximum de proximité et du conseil sur mesure. Dans un marché américain complexe, coûteux et très éloigné du système de santé français, Agora Expat s’est très vite constitué son portefeuille clients. En partance pour les États-Unis ou le Canada, ou déjà installés sur le continent, les Français expatriés font appel aux équipes d’Agora Expat, dispatchées entre Paris et New York, pour trouver la compagnie d’assurances – complémentaire à la Caisse des Français de l’étranger (CFE), April International, WellAway, CIGNA – la plus adaptée à leurs besoins.
Si le système de santé québécois fonctionne dans son ensemble, comme le système français, aux États-Unis, celui-ci dépend au contraire à 100% du secteur privé. Le pays ne prévoit pas de filet de sécurité sociale, excepté pour les retraités ou pour les personnes disposant de peu de revenus. La très grande majorité de la population vivant sur son sol dépend de l’assurance-santé que son employeur lui fournit. Mais celle-ci couvre rarement la totalité des frais de santé. Les expatriés français peuvent solliciter dans ce cas Agora Expat pour assurer la part qui est à leur charge. « Quand on vit ici, on doit être très vigilant sur ce point, il faut vraiment se protéger. Car si un jour ou l’autre vous avez un problème de santé, la facture peut être très salée », prévient Éric Thoby depuis son bureau de Manhattan.
Des centaines de dollars pour un test PCR
Lorsqu’elle s’est déclarée en mars 2020, la pandémie de Covid-19 est venu complexifier la situation. Agora Expat a reçu « beaucoup de demandes, de questions, de la part de Français installés de longue date, mais qui n’étaient jamais venu à nous avant », raconte son fondateur. Des personnes licenciées en raison de la baisse d’activité liée à la crise sanitaire, jusqu’à celles qui ont profité de la période pour se lancer en indépendant… autant de clients supplémentaires pour Agora Expat, dont le chiffre d’affaires de la période 2019-2020 a été en nette augmentation.
Les compagnies d’assurances avec lesquelles la société avait toujours travaillé ont dû s’adapter à ce contexte inédit. D’abord en intégrant les tests et les hospitalisations liés au Covid-19 dans les contrats. Ensuite, en faisant face aux surfacturations émises par les centres de santé. « À ce moment-là, les hôpitaux étaient totalement concentrés sur la réponse au coronavirus. Les autres services étaient vides. Il fallait donc faire rentrer de l’argent, explique Éric Thoby. Beaucoup de soins étaient catégorisés “service d’urgence”, les plus onéreux. » Certains de ses clients ont par exemple reçu des factures de plusieurs milliers de dollars pour un simple test PCR. Un transport en ambulance de quelques kilomètres, en urgence, pouvait aussi grimper à plusieurs milliers de dollars. Ces surcoûts ont parfois été répercutés sur les contrats d’assurances, d’où une hausse considérable des cotisations pour les assurés. Un casse-tête qu’Agora Expat s’est efforcé de résoudre. « Nous avons travaillé main dans la main avec les assurés pour les avertir, et les accompagner », assure son directeur.
Aujourd’hui, après presque deux ans de crise, « tout est revenu à la normale, même s’il y a encore, chaque jour, de nouveaux cas de Covid-19. Mais on vit avec. Les avenues de Manhattan se remplissent de nouveau, les gens retournent dans les bureaux, affirme Éric Thoby. Mais la situation à laquelle ont fait face les assurés pendant la période de la pandémie vaut aussi pour tous les autres soins de santé. Le Covid-19 a juste souligné encore plus les spécificités du système américain. C’est pour cela que des sociétés comme les nôtres existent ». Aujourd’hui, près de 800 familles, soit 2 500 personnes, comptent sur Agora Expat.