Experte en sécurité informatique, entrepreneuse à la tête de plusieurs structures et ONG et présidente de Doctorium, un institut qui vise à la promotion et l’insertion des docteurs et doctorants en entreprise, Amélia Lakrafi a tout du profil d’une femme active à la carrière bien remplie. Née au Maroc, arrivée en France à l’âge de deux ans, issue de la société civile, à 44 ans, discrète et peu connue du grand public, Amélia Lakrafi a su tisser sa toile au Moyen-Orient et en Afrique. Pour cela, elle a beaucoup voyagé et organisé de rencontres. Très présente sur sa circonscription, l’élue a passé du coup peu de temps sur les bancs de l’Assemblée, ce que ne manquent pas de lui reprocher ses adversaires.
La Nupes, la Nouvelle Union de la gauche de Jean-Luc Mélenchon, a choisi elle d’investir Chantal Moussa, universitaire et enseignante à Beyrouth, dans un pays, le Liban, où la communauté française est très importante avec la présence de nombreux binationaux. Elle peut compter sur les bons scores de la gauche lors de la dernière élection présidentielle, mais le duel s’annonce serré face à la députée sortante qui connaît elle aussi bien le terrain et a su y tisser de nombreux réseaux. Des sympathisants de la majorité présidentielle se présentent comme Alain Taiëb, divers droite, en Afrique du Sud, issu lui aussi de la société civile, président du leader mondial du déménagement «Mobilitas», pour ses premiers pas en politique. En moins de cinquante ans, l’entreprise née sur le port de Gennevilliers est devenue un petit empire de 4.500 salariés qui se développe aujourd’hui aussi sur la numérisation des documents et des archives. Amélia Lakrafi fera aussi face à la candidate de la droite (LR) et du centre, Aurélie Pirillo, conseillère de Paris, défenseure de la cause animale et actuelle assistante parlementaire. Elle a surtout grandi en politique sous l’aile de Claude Goasguen, baron de la droite parisienne décédé en 2020. Ses adversaires persiflent, eux, que la seule expérience à l’étranger de la jeune femme (31 ans) est un séjour de quelques jours en Syrie en octobre dernier, dans les bagages d’une palanquée de députés français venus au chevet des chrétiens d’Orient.
Le Rassemblement national accorde son investiture à Déborah Raumain. Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour a choisi d’investir Georges Azar. Viviane Zinzindohue portera elle les couleurs de l’Union progressiste (UP), parti majoritaire à l’Assemblée nationale du Bénin. Odile Mojon-Cheminade est, elle, investie par «Solidarité et Progrès», le parti de Jacques Cheminade. Caroline Dugué sera la candidate de la «Gauche républicaine et socialiste» de Marie-Noëlle Lienemann et Jean-Pierre Chevènement. Suivent plusieurs candidats divers droite (DVD), comme Caline Maaraoui, Franco-Libanaise, mère de trois enfants, juriste, maître de conférence, directrice du service juridique de l’Autorité de contrôle des marchés financiers au Liban, et encore Elisabeth Darvish, Sérilo Looky, Regina Malonga-Ducellier. On note aussi la candidature indépendante d’Ali Camille Hojeij, avocat franco-libanais en droit public, basé à Paris et à Beyrouth né en Centrafrique et enfin celle d’Ubah Askar-Waberi.