Seuls trois pays ont abaissé l’âge légal de vote sous la barre des 18 ans. Pour l’Autriche et Malte, le vote peut se faire dès 16 ans et en Grèce dès 17 ans. En Estonie, en Allemagne, en Belgique ainsi qu’en Suisse, des exceptions sont appliquées en fonction des régions et du type d’élection.
- Estonie : il est possible de voter à partir de 16 ans pour les élections locales.
- Suisse : seul le canton de Glaris permet aux jeunes de bénéficier du droit de vote dès 16 ans et cela depuis 2007.
- Belgique : l’âge légal pour les élections européennes a été abaissé à 16 ans depuis le mois de mai 2022. Aussi, en Wallonie et à Bruxelles, il est possible de s’exprimer lors de consultations populaires régionales à partir de 16 ans.
- Allemagne : Le pays fonctionnant en Länder, l’âge de vote est abaissé à 16 ans pour les élections régionales dans quatre d’entre eux : Bradebourg, Schleswig-Holstein, Brême, Hambourg. De plus, ce droit est octroyé aux jeunes de 16 ans et plus pour les élections municipales excepté en Saxe, Sarren Rhénanie-Palatinat, Hesse et Bavière.
Dans tous les autres pays de l’Union européenne, tout citoyen peut participer aux élections à partir de 18 ans. Cependant, certains pays en débattent encore comme en Italie ou en Irlande.
Le débat en France
Concernant l’âge du droit de vote, deux camps s’opposent en France : ceux qui préfèrent le maintenir à 18 ans et ceux qui souhaiteraient le voir s’abaisser à 16 ans. Relancé au cours des élections présidentielles 2022, trois candidats se sont exprimés favorablement à un abaissement dont Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Valérie Pécresse, quant à elle, s’y était fermement opposée alors que les autres candidats ne se sont pas prononcés à ce sujet. Ce débat n’est pas récent. En effet, Lionel Jospin avait déjà proposé d’ouvrir cette liberté aux jeunes de 17 ans en 2002. En 2019, Emmanuel Macron, sous son premier mandat, avait expliqué ne pas y être opposé si les prochains scrutins affichaient un vote massif des 18-25. En 2021, le groupe socialiste avait proposé de donner l’accès aux suffrage dès 16 ans, proposition qui avait été fermement rejetée par le Sénat. Malgré les nombreux arguments en faveur du droit de vote à 16 ans, il est étonnant de constater que les jeunes eux-mêmes n’y sont pas favorables. En effet, une enquête datant de 2017 menée par l’Institut national de la jeunesse et l’éducation populaire (Injep) et du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) révélait que 72 % des jeunes se déclaraient défavorables au vote à 16 ans.