Animé par Caroline de Camaret, rédactrice en chef Europe à France 24, l’événement a débuté dans la salle Konrad-Adenauer de la Cité Internationale Universitaire de Paris. Après avoir énoncé les animations attendues et expliqué le fonctionnement du forum – coorganisé par la Mission opérationnelle transfrontalière (MOT), la Commission européenne, l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), Res Publica et Borders in Globalization (BIG) –, Caroline de Camaret a introduit le discours d’ouverture de Christian Dupessey, président de la MOT, maire d’Annemasse et président du Pôle métropolitain du Genevois français : « Nous vivons la pire crise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et puisque nous sommes dans la salle Konrad-Adenauer, je voudrais formuler un vœu. Le vœu que l’esprit des fondateurs de l’Europe souffle sur ces deux journées et accompagne la refondation », a déclaré Christian Dupessey dans son discours.
Durant son monologue, il est revenu sur la crise sanitaire, la crise militaire en Ukraine et la crise financière, sans oublier de mentionner la nécessité d’aller vers une transition écologique, considérant que « ces crises induisent un risque de retour de la frontière dans les politiques et l’opinion publique ». Cette allocution s’est voulu pro-européenne et empreinte d’un espoir, celui de rassembler les peuples. Pour clôturer ce discours d’ouverture, il a insisté sur la nécessité d’un projet de solidarité « où la frontière n’est plus un lieu de rejet ou de contrôle permanent, mais un lieu garantissant nos valeurs fondatrices, la paix, un lieu fondé sur de nouveaux modèles de gouvernance adaptés au monde d’incertitude qui nous entoure ». Karl-Heintz Lambert, président du Parlement de la communauté germanophone de Belgique, et Zsusanna Fejes, présidente du CESCI (outil d’assistance au service des collectivités frontalières hongroises et des structures transfrontalières), se sont ensuite exprimés à leur tour, avant que Caroline de Camaret introduise la première table ronde.
Quels chemins s’offrent aux territoires transfrontaliers ?
Cette première table ronde était centrée sur cette question, avec la présence de personnalités d’envergure : Charlotte Halpern, docteure en sciences politiques, chercheuse au Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences-Po Paris, François Decoster, vice-président de la Région Hauts-de-France, maire de Saint-Omer et membre de la délégation française du Comité européen des Régions, ainsi que Kimmo Sasi, membre du Conseil de la liberté de circulation du Conseil nordique. Le propos introductif a été tenu par Mme Halpern, qui a redéfini les priorités de l’Union européenne et exposé les défis relevés ces dernières années.
François Decoster est pour sa part revenu sur « le terrible événement du Brexit » et ses conséquences, dont la nécessité de détenir un passeport pour se rendre au Royaume-Uni, l’arrêt d’un grand nombre de voyages scolaires de l’autre côté de la Manche, ou encore les stratégies de contournement maritime.
De nombreux thèmes ont été abordés durant cette table ronde, autour de la mobilité, mais aussi de la défense et de la sécurité, sujets d’inquiétude sociale. « Après ce qu’on vient de vivre, on n’a pas le droit à la résignation », a souligné François Decoster, qui a poursuivi son propos en évoquant l’année de la présidence française au Conseil de l’UE et les interrogations de la société sur la question des frontières. Charlotte Halpern a clôturé cette table ronde en évoquant les possibilités et les solutions possibles pour restructurer les territoires transfrontaliers.