Français à l’étranger : Quel est le rôle de la Chambre de commerce franco-norvégienne ? Quelles sont ses principales missions ?
Ludovic Caubet : La CCFN se donne pour mission de promouvoir les liens économiques, commerciaux et industriels qui unissent la Norvège et la France, ainsi que la coopération bilatérale entre les deux pays. Elle constitue un acteur important de la communauté d’affaires franco-norvégienne et de la coopération bilatérale depuis sa création, en 1919. Et ce, grâce à son réseau multisectoriel. Nous avons l’honneur et le privilège d’avoir une excellente collaboration avec les deux ambassades, ce qui nous permet de créer des ponts entre le secteur privé et public dans les deux pays.
Quel regard portez-vous sur la conjoncture économique actuelle, après deux ans de pandémie ?
L’économie norvégienne est extrêmement résiliente. Grace à la solidité de ses finances publiques, le pays a accéléré la transition énergétique et digitale. Il faut dire également que son économie bénéficie aussi de la flambée du prix des hydrocarbures et utilise ces revenus pour investir massivement dans la diversification de son industrie.
De quels secteurs sont issus les plus grandes opportunités pour les Français en Norvège ? Y a-t-il un domaine spécifique en croissance, une tendance à souligner ?
Les industries de l’océan et la fertilisation croisée entre les différents secteurs maritimes – transport, aquaculture, énergies offshore et pêche – sont les principaux secteurs pourvoyeurs d’emplois. Mais je citerais aussi la mobilité verte, les technologies liées aux enjeux d’économie circulaire et de décarbonation. Dans ce domaine, l’éolien offshore et l’hydrogène sont deux secteurs en plein boom en Norvège. Les opportunités de partenariats pour de l’innovation technologique y sont nombreuses. La cybersécurité, mais aussi les produits innovants et de qualité dans l’industrie agroalimentaire sont d’autres domaines en croissance, à prendre en compte dans sa recherche d’emploi.
Quelle est la place des entreprises françaises en Norvège ? Avez-vous constaté un engouement des dirigeants français pour le pays ces dernières années ?
Les relations bilatérales entre nos deux pays sont très dynamiques, et les entreprises françaises jouissent d’une très bonne image ici. Plus récemment, de grands groupes qui évoluent en dehors du secteur de l’énergie ont vu leurs succès s’amplifier. Des sociétés comme Alstom et Eiffage viennent d’ailleurs de remporter d’importants appels d’offres. En Norvège, les opportunités de créer des consortiums pour innover via des projets pilotes sont nombreuses. Et les financements locaux et européens restent, de plus, très accessibles pour qui souhaitent développer sa société.
Quels sont les projets, les chantiers à venir pour vous, en tant que président de la CCFN ? Et quels sont les défis votre organisation doit faire face ?
Nous tablons sur une croissance par palier. Ainsi, nous renforçons d’abord nos équipes et investissons dans de nouveaux outils pour faire face à la demande, de plus en plus forte. Nos équipes travaillent aussi dans le sens Norvège/France, puisque notre Chambre de commerce, je le rappelle, est bilatérale. Nous travaillons donc en étroite collaboration avec la Team Norway en France.
Nous structurons aussi de nouveaux concepts comme celui des « Business Expeditions » qui allient le coté commercial et l’aspect voyage d’étude sur une thématique où la Norvège est en avance : la mobilité électrique par exemple, la décarbonation industrielle, la transition énergétique ou même la finance verte. Nous sommes régulièrement sollicités par des grands groupes, des pôles de compétitivités et même des écoles pour organiser ce type de missions sur trois ou quatre jours. Le but : qu’ils s’inspirent des bonnes pratiques norvégiennes.