La naissance d’Attache ta tuque, Valérie Lion s’en souvient bien. Alors que la journaliste entre en poste à L’Express, fin 2004, on lui confie un hors-série sur le Québec : « Il a eu tellement de succès que nous l’avons élargi au Canada et l’avons rendu annuel », explique-t-elle. « Attache ta tuque est né en 2018, cette newsletter était publiée toutes les semaines au sein de L’Express », se remémore-t-elle. Le but était alors de diffuser une vision et une analyse plus personnelles sur les relations franco-canadienne et la réalité de la vie au Canada. Depuis son premier voyage à Montréal, en 1992, Valérie Lion n’a eu de cesse que de retourner au pays à la feuille d’érable. Ce coup de cœur l’a même conduit à publier, en 2005, un livre, « Irréductibles Québécois » (édition des Syrtes), dans lequel elle montre le côté innovant du pays. « Quand j’ai quitté l’Express, fin 2020, pour le Pèlerin (groupe Bayard) je suis partie avec ma newsletter et je l’ai reprise à titre personnel », explique la journaliste. Le pari semble réussi puisque la chronique, qui réunit des milliers de lecteurs, continue de vivre et en est déjà à sa quatrième saison !
Faire le pont entre le Canada et la France
L’infolettre est destinée aux grands rêveurs, à ceux qui réfléchissent à s’installer au Canada, ou encore à ceux qui ont déjà prévu leur départ. « Attache ta tuque, c’est à la fois mon attachement pour ce pays, mais aussi une découverte et un regard que je propose à mes abonnés », explique-t-elle, en poursuivant sur le fait que cette chronique est aussi « une façon de créer un pont, un dialogue entre les Canadiens et les Français ». La journaliste explique aussi que, souvent, le Canada est vu comme un pays où il est facile d’immigrer, notamment grâce à la langue, le français étant l’une des deux langues officielles avec l’anglais. Cependant il reste complexe et difficile à appréhender et beaucoup ne s’arrêtent qu’aux clichés. C’est pourquoi, au travers de l’actualité et d’événements, elle nous raconte la réalité de ce territoire nord-américain. « Au Canada, l’idée de mobilité est beaucoup plus ancrée, à la fois sur le plan géographique, professionnel et social. De ce point de vue, c’est un pays d’opportunité, mais il ne faut pas se mentir sur les différences que l’on va y rencontrer », ajoute-t-elle.
Un chronique qui n’est pas près de s’éteindre
« A travers cette chronique, je peux aborder des sujets variés, de l’actualité à la littérature », affirme la journaliste qui aimerait réunir ses écrits dans un livre. Au vu de son succès, Attache ta tuque devrait avoir droit à une saison 5, assure Valérie Lion : « Tant que les lecteurs ne se lassent pas, j’ai envie de continuer. » Ce pays tourné vers l’avenir présente l’avantage de proposer une ressource inépuisable d’histoires et de petites anecdotes. Des ressources qui donnent des idées à la journaliste qui souhaiterait « demander à la communauté les sujets qu’ils aimeraient que je traite ». Attache ta tuque prend des vacances, mais la chronique reviendra pour la rentrée avec de nouveaux épisodes.