À l’image de ses voisins scandinaves, la Norvège a montré sa résilience face au choc de la pandémie. Et ce, malgré une hausse du chômage de 6 à 13% pendant la crise. Ses performances économiques solides tout au long de ces vingt dernières années lui ont permis de résister, notamment grâce à un secteur industriel solide et à l’émergence de nouvelles technologies. Mais l’accès privilégié à la nature, y compris dans la capitale Stockholm, constitue également un atout majeur qui contribue à l’attractivité de cet État nordique, 4ème des pays de l’Union européenne (UE) en termes de niveau de vie.
En 2021, environ 7 800 Français étaient installés en Suède. Si vous souhaitez vous aussi sauter le pas, voici ce qu’il faut savoir avant votre départ.
Travailler
En tant que ressortissant de l’UE, vous n’aurez pas besoin de titre de séjour pour venir travailler en Suède. Néanmoins, au-delà de 3 mois de présence dans le pays, il est nécessaire de s’inscrire auprès de l’Office des migrations, le Migrationsverket. Votre famille est autorisée à vous rejoindre si tous sont membres ou citoyens d’un des pays de l’UE.
Une fois votre permis de résidence accordé, vous devez rendre au service des impôts de votre localité, appelé Skatteverket ou Skattemyndigheten, afin d’y être enregistré. Vous y obtiendrez un personnumer si vous êtes déjà salarié. Comme au Danemark ou en Norvège, ce numéro personnel est un sésame indispensable, dont vous aurez besoin au quotidien. Ouvrir un compte bancaire est par exemple impossible sans ce numéro. Si vous êtes demandeur d’emploi, l’administration vous attribuera un samordningsnummer, grâce auquel vous pourrez entamer vos recherches.
Vous pouvez consulter les emplois sur Internet, dans les journaux ou s’adresser aux agences nationales pour l’emploi, appelées Arbetsförmedlingar. Celui de cette agence en ligne est le plus important et le plus utilisé. Pour plus d’informations, vous pouvez les contacter à ce numéro : +46 (0)771 416 416.
Voici quelques sites qui peuvent vous être utiles :
- kompetensforetagen.se, une agence d’intérim et de recrutement
- Computersweden.idg.se, un média suédois dédié au monde du travail qui propose des annonces
- Dn.se, site du journal Dagens Nyheter, le plus grand quotidien du matin en Suède mais uniquement en suédois
Vous pouvez aussi faire appel à la Chambre de commerce française en Suède (CCI), qui propose justement un service ressources humaines vous permettant d’accéder aux offres d’emploi, et à des ateliers de formation et de sensibilisation pour trouver un travail en Suède.
Le réseau EURES fournit également des détails sur les emplois vacants dans toute l’UE, dont la Suède. En cas de demande spéciale, il est possible de s’adresser à un conseiller au sein du service. Ces derniers sont disponibles partout en Europe.
Avant votre départ, depuis la France, vous pouvez également vous tourner vers votre Pôle emploi local ou vers la branche Pôle emploi mobilité internationale.
Bon à savoir : La durée de travail hebdomadaire est de 40 heures, les horaires flexibles sont très courants. Il n’existe pas de salaire minimal en Suède, ce sont des conventions collectives qui fixent un barème suivant les secteurs déterminés. Tout travailleur a droit à au moins 25 jours de congés payés par année complète, c’est-à-dire à cinq semaines de congés annuels.
Les secteurs qui recrutent
« La Suède est une grande nation industrielle », affirme Romain Prioux, à la tête de la CCI. Logique donc que de nombreuses offres sont issues de l’ingénierie. Mais depuis quelques années, le pays s’efforce aussi de « décarboner ces industries polluantes », en investissant massivement dans les technologies bas carbone. Les secteurs de la finance verte et de la transition écologique sont donc en demande.
Comme en Norvège, la Suède connaît une pénurie de main-d’œuvre dans les métiers de la santé. Les médecins et infirmiers y sont activement recherchée. Des développeurs des domaines de « la fintech » et de « la cleantech », sont aussi très demandés, souligne Romain Prioux.
À savoir, enfin : en Suède, plus de 400 entreprises françaises sont présentes dans le pays, dans l’agroalimentaire, le transport, l’énergie, le développement durable, la santé et les biotechnologies. Soit autant d’opportunités à saisir !
Entreprendre
La Suède et sa capitale Stockholm, réputé pour leur environnement des affaires propice à la création d’entreprises, attire de nombreuses startups du monde entier. Le pays se classe 9e du dernier classement Doing Business établi par la Banque mondiale, d’après des données recueillies en 2019.
Pourtant, sachez qu’enregistrer son entreprise en Suède peut être long. Il faut d’abord avoir un siège social, obtenir le document nommé F-Skatt et demander l’assujettissement de votre entreprise à la TVA. Ces démarches peuvent s’effectuer en ligne, sur le site Verksamt.se qui regroupe tous les sites gouvernementaux. Pour obtenir des aides de financement, vous pouvez vous adresser à l’entreprise publique Almi Företagspartne. Les régions peuvent aussi subventionner des entreprises avec des montants différents selon les zones. Dans la zone 1, les subventions sont plafonnées à 35% tandis que dans la zone 2 elles sont plafonnées à 20%.
L’impôt sur les sociétés est l’un des plus bas d’Europe, à 20,6%. Le pays pratique l’exonération de participation, autorise la déduction fiscale totale pour les intérêts et n’a pas de règles de capitalisation strictes.
Pour prendre contact avec les entrepreneurs du pays, adressez-vous Nyföretagar Centrum. Il regroupe les centres pour les entrepreneurs co-financés par les communes (il y en a plus de 200). Vous pourrez y joindre des « mentors » et des conseillers chargés d’aider les futurs entrepreneurs lors de la création de leur entreprise.
Étudier
Pour les ressortissants de l’UE, l’enseignement est gratuit. La gratuité de l’enseignement pour tous est en effet inscrite dans la loi, et est effective de la maternelle jusqu’à la fin des études supérieures. Il vous faudra uniquement régler les droits d’inscription à l’établissement que vous aurez choisi.
Si vous partez en Suède avec le programme Erasmus, sachez que vous profiterez d’une bourse de mobilité d’environ 100 € si votre séjour est supérieur à 3 mois. Cette bourse peut être plus importante si vous êtes déjà boursier sur critères sociaux. Contactez directement le Service des relations internationales de votre université française.
À savoir, certaines universités exigent un score minimum de 173 au TOEFL (pour le test effectué sur ordinateur). Même si l’anglais est très bien parlé et compris la majorité de la population, connaître le suédois sera un vrai atout. Pour ceux qui veulent suivre des cours en suédois, il faut réussir le TISUS (Test in Swedish for University Studies).
Il existe trois cycles dans l’enseignement supérieur suédois. Le premier se prépare en deux ans, le « högskoleexamen » : c’est l’équivalent du DUT français. Vous pouvez aussi obtenir un diplôme en trois ans, le « kandidatexamen », qui correspond à la licence. Ensuite, deux options sont possibles. Le « masterexamen » s’obtient en deux ans, alors que le « magisterexamen » ne nécessite qu’une année d’études. Pour les étudiants qui souhaitent poursuivre leurs études, il existe en Suède le « licentiatexamen », qui récompense deux années de recherche, et le « doktorsexamen » exige quatre années de recherche, l’équivalent du doctorat français.
En Suède, la plupart des universités sont gérées par l’État. Il existe une vingtaine d’universités et d’établissements d’enseignement supérieur dans le pays.
Faire un stage : Les services d’orientation des universités suédoises sont en contact avec les entreprises pour trouver des lieux de stages. Sachez qu’en Suède, les candidatures spontanées sont courantes. Il est même conseillé de téléphoner au directeur des ressources humaines d’une entreprise pour demander quels profils sont recherchés. Le CV doit être bref et faire une page au maximum. En règle générale il ne vous sera pas demandé de fournir vos diplômes ou une photo sur votre CV.