C’est un petit ilot typiquement suédois situé à l’ouest de Stockholm. Pour y accéder, il suffit de monter dans le bus 1. L’arrivée est au terminus. Dépendante du district du Kungsholmen, Stora Essingen comptait lors du dernier recensement de la population en 2011, 4 260 habitants pour une superficie de 0,73 km2. Parcourue du nord au sud par la Essingeleden, un tronçon de la route européenne 4, l’île est aussi reliée au quartier d’Alvik par un pont ferroviaire ouvert aux piétons et aux deux-roues, le Alviksbron.
Sur ce territoire à l’écart du centre de la capitale règne le calme d’un quartier plutôt résidentiel, puisque l’offre immobilière de Stora Essingen se compose dans sa grande majorité de maisons. Sur l’îlot suédois, la nature a bonne place. Le lac Mälar et le parc Grisparken sont propices à la promenade. Et grâce à l’oxhålsbadet, ses habitants – les plus courageux – peuvent même y savourer les joies de la baignade. Ce parc, rouvert en 1999 et rénové en 2014, se compose de trois jetées qui complètent une grande terrasse en bois. La plage en sable disparue, c’est sur un gazon entretenu que les visiteurs peuvent aujourd’hui se délasser. Un espace barbecue a même été aménagé pour qui souhaitent déjeuner sur l’herbe.
Territoire du lycée français
D’après l’association Stockholm Accueil, quelques commerces de proximité sont présents sur l’îlot. Comme le café Karin på ön [Karin sur l’île], au centre, où « l’on entend autant de ‘Ça va ?’ que de ‘Läget ?’ [‘Ça va ?’ en suédois] », affirme le journal suédois Dagens Nyheter. Et pour cause, Stora Essingen est réputé, dans tout le pays, pour être « l’île aux Français ». C’est justement dans ce quartier qu’est installé le lycée Saint-Louis, membre du réseau des établissements de l’AEFE homologués par le ministère de l’Education nationale français.
Les 700 élèves inscrits y sont scolarisés de l’école primaire au baccalauréat. Au cœur de cet environnement francophile, l’établissement dispense tout de même un enseignement conforme aux programmes officiels suédois. Dès le CP, les élèves consacrent d’ailleurs en moyenne trois heures par semaine à l’apprentissage de la langue nationale. Un enseignement qui leur permet ensuite, s’ils le souhaitent, de rejoindre le système éducatif local. Créé en 1959, le lycée Saint-Louis accueille des élèves français, bi-nationaux, ainsi que des enfants d’autres nationalités.
Outre l’enseignement scolaire pur, l’établissement propose à ses élèves des activités sportives. Notamment via le Rugby Club du Lycée Français, « LE » club de rugby francophone de Stockholm. Pour les apprentis rugbymen, les entrainements ont lieu chaque mercredi et vendredi sur le terrain de sport en face du lycée de Stora Essingen. Pour les parents, l’île regorge également d’activités. Mosaïque, yoga, chant : les séances organisées par Stockholm Accueil sont nombreuses.
Autant d’éléments qui font de l’îlot un endroit privilégié des expatriés français, y compris ceux qui auraient un peu le mal du pays. Car s’installer à Stockholm et se construire de nouveaux repères en terre scandinave peut se révéler plus délicat qu’on ne le pense. « La Suède, ce n’est pas l’Italie. On n’en tombe pas amoureux du jour au lendemain, c’est un processus qui prend vraiment du temps, souligne Romain Prioux, président de la Chambre de commerce française dans le pays. La vie n’est pas la même, il y a des habitudes à prendre. L’esprit village de Stora Essingen est un vrai atout. Et une fois qu’on s’y est installé, on ne veut plus partir. De l’îlot comme de Suède. »