Il a baptisé son restaurant de Saranac Lake, dans l’Etat de New York «Left bank cafe» (café de la rive gauche) en hommage à Saint-Germain-des-Prés et aux bords de la Seine à Paris. Ce sont ses associés qui vont s’en occuper maintenant. Car entre les déplacements dans sa vaste circonscription (Etats-Unis & Canada) et les dossiers, les discussions et les votes qui l’attendent au Palais Bourbon, Christopher Weissberg sait qu’il sera très occupé ces cinq prochaines années. Le jeune homme de 36 ans succède donc à son mentor en politique, Roland Lescure. L’un de ses premiers chantiers sera un vieux serpent de mer, la modernisation des services publics. «Tous les Français qui sont éloignés des consulats sont frustrés vis à vis de leurs autorités consulaires pour faire les passeports, les cartes d’identité, les permis de conduire. Toutes les démarches administratives sont plus difficiles à effectuer dans un consulat que dans une petite mairie à côté de chez vous. L’enjeu, c’est beaucoup de numérisation des services publics.» L’élu souhaite ainsi que l’expérimentation d’un site internet unique avec identité numérique menée à Montréal (Canada) soit étendue au reste du monde.
Un chèque «langue française»
Sur le volet éducation, Christopher Weissberg souhaite élargir l’accès à l’enseignement français. «L’idée, c’est d’avoir plus d’enseignants et des offres en français plus faciles d’accès, multiples, détaille-t-il. On a fait des propositions assez fortes dans le programme d’Emmanuel Macron pour les Français de l’étranger, avec par exemple un chèque «langue française» pour permettre aux parents qui n’ont pas accès aux lycées français de bénéficier de cours en français pour leurs enfants.» Formé aux affaires publiques dans la région Ile-de-France puis auprès d’une agence gouvernementale canadienne à Montréal, Christopher Weissberg a ensuite été le conseiller de Roland Lescure puis de Jean-Baptiste Lemoyne, ancien secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger. Rompu aux us et coutumes de la vie politique, il promet toutefois que son entrée à l’Assemblée n’a rien de calculé. «Je récuse totalement le côté prémédité de la chose, dit-il fermement. Il y a cinq ans, tout le monde voyait Roland Lescure ministre. Pendant cinq ans, il ne l’a pas été. Il a récemment tenté sa chance pour être président de l’Assemblée, ce qui n’aurait pas fait de moi un député. Souvent les gens ont une vision du pouvoir qui est un peu déformée.» Le nouvel élu promet de passer la majeure partie de son temps sur le terrain, dans sa circonscription, mais aussi d’en garder un peu pour sa fille de six ans, qui vit à Paris avec sa mère et entre au CP en septembre prochain.