Pour ses tout premiers pas en politique, Éléonore Caroit peut se targuer d’une large victoire au second tour avec plus de 57% contre 42% face au candidat parachuté par la Nupes, Christian Rodrigues. Âgée de seulement 36 ans, mère de deux enfants, cette petite brunette rayonnante compte bien apporter toute son énergie aussi bien sur les bancs du palais Bourbon que dans sa vaste circonscription (Amérique latine – Caraïbes).
Avocate, née à Paris, Éléonore Caroit a un parcours singulier. Sa mère est en effet une juriste dominicaine issue d’une famille qui a combattu la dictature de Rafael L. Trujillo, au pouvoir pendant plus de trente ans à Saint-Domingue. Elle n’a que trois ans lorsque la famille quitte la France pour retourner s’installer en République dominicaine. «Leur investissement dans la communauté française, et notamment dans la construction du lycée français, a beaucoup pesé dans leur décision de rester dans la région, témoigne la jeune femme. je suis un pur produit de ce système éducatif et j’y suis profondément attachée. Pendant mon mandat, je ferai tout pour le défendre et le rendre plus accessible.» Le bac en poche, Éléonore Caroit revient à Paris étudier à Sciences-Po. Elle s’envolera ensuite à New York, comme étudiante en droit à la prestigieuse université Columbia. «C’est à New York, se souvient-elle, que j’ai réellement compris les défis d’une vie d’expatrié… en tant que binationale (française et dominicaine, ndlr) je ne m’étais jamais souciée de questions de visa par exemple.»
Une ascension fulgurante
À la naissance de leur premier enfant, elle s’installe en Suisse pour se rapprocher de la famille de son mari. C’est à la suite de la crise du Covid-19 que la famille choisit de rentrer en Amérique latine et de s’y installer. «A ce moment-là j’ai pris conscience, dit-elle, des difficultés auxquelles les Français de la région ont été exposés : écoles fermées pendant des périodes prolongées, inaccessibilité des vaccins reconnus en Europe, impossibilité de rentrer en France.» Séduite par le projet d’Emmanuel Macron, elle décide alors de s’engager en politique : «Les Français de l’étranger méritent d’être mieux représentés et davantage pris en compte dans le débat national», argumente-t-elle.