La ficelle était un peu grosse mais le plan a parfaitement fonctionné. Intime du chef de l’État, il a été son témoin de mariage, Marc Ferracci a beau n’avoir jamais vécu ni en Suisse ni au Liechtenstein, il a donc réuni sur son nom une large majorité des Français installés dans ces deux pays. Cette sixième circonscription, c’est un peu le coffre-fort de l’Europe. Peu connu du grand public, Marc Ferracci a pourtant un riche CV à seulement 44 ans. Diplômé d’HEC Paris et docteur en sciences économiques, professeur à Sciences Po Paris, il a contribué au programme économique d’Emmanuel Macron en 2017 avant d’occuper un poste de conseiller auprès de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, puis du Premier ministre Jean Castex. Le nouveau député est surtout un ami du chef de l’Etat qu’il a rencontré sur les bancs de Science Po. L’intéressé ne manque d’ailleurs pas de se vanter de cette proximité avec l’Élysée. Et s’il reconnaît qu’il n’a jamais vécu dans la circonscription, il met en avant le travail d’équipe mené avec sa colistière, Marie-Ange Rousselot, et son expérience au plus haut sommet de l’État. «Je sais à quelles portes frapper pour faire avancer les dossiers dans les ministères», dit-il. Il promet ainsi d’améliorer l’accès aux services publics, notamment pour refaire ses papiers d’identité ou produire des certificats de vie, ou encore de rassurer ses compatriotes inquiets des questions liées à la fiscalité du patrimoine.
Une société du plein-emploi
Le nouveau député souhaite également améliorer la mobilité transfrontalière à Genève, Neuchâtel ou dans le Jura, un dossier qui nécessitera un échange nourri avec les opérateurs concernés des part et d’autre de la frontière. Lui qui se définit comme «de gauche» et «progressiste» affirme que l’une de ses priorités sera de relayer les demandes de ses concitoyens établis en Suisse souffrant du flou créé par la fin des négociations sur l’accord-cadre entre Berne et l’Europe. Il promet aussi de défendre une société du plein-emploi à l’horizon 2027 : «Cela permettra, assure-t-il, de créer de l’activité et donc d’investir dans les défis actuels comme la transition écologique et l’éducation, mais également de résoudre les fractures sociales qui morcellent la France aujourd’hui.» D’après le magazine Challenges, «Marc Ferracci est un social-libéral convaincu qui nourrit un fort intérêt pour la flexisécurité des pays scandinaves». Sous ses faux-air de l’écrivain Marc Lévy en plus jeune, il est aussi présenté comme un homme de passerelles. Depuis longtemps, ce techno a la passion de la politique, qu’il exprime sur son compte Twitter, notamment en pilonnant les extrêmes.