Cette fois-ci, sa victoire est très très étriquée mais c’est une victoire quand même. Le sulfureux Meyer Habib, joaillier place Vendôme et grand affairiste, intime de la droite israélienne et du clan Netanyahou (l’ancien Premier ministre de l’État hébreu, ndlr) l’emporte avec moins de 200 voix d’avance au second tour face à la candidate Ensemble ! (majorité présidentielle) Déborah Abisror-De Lième. L’ancienne cheffe de cabinet de l’ex-ministre de la Santé Olivier Véran l’a emporté dans tous les autres pays de la circonscription, mais c’est bien Israël qui a pesé le plus lourd. Ajoutons à cela une abstention record de plus de 86 % et nous voilà à nouveau face à l’un des députés les plus mal élus de l’Assemblée. A 61 ans, Meyer Habib rempile donc pour un troisième mandat consécutif. Sioniste, mêlant les rabbins à sa campagne, défenseur de la colonisation en Cisjordanie, il s’est fait le porte-parole quasi exclusif de ses électeurs en Israël, écrit Le Monde. «Face à la menace djihadiste, face au spectre d’un Iran nucléaire, face à un islam politique conquérant, j’ai la conviction que c’est l’intérêt de la France d’être aux côtés d’Israël, qui est en première ligne et partage nos valeurs» déclarait Meyer Habib dans un entretien au média en ligne Tribune juive.
Climat nauséabond
Bien implanté en Israël, pays qui vote le plus dans la circonscription, investi par les indépendants de l’UDI et soutenu par LR, le Franco-israélien a été accusé, durant l’entre-deux-tours, par une note de la consule de France à Tel-Aviv révélée par le Canard enchaîné, d’avoir chercher à fausser le scrutin. La diplomate affirme qu’il aurait été demandé par téléphone à un électeur de la circonscription son identifiant et son mot de passe pour voter en ligne à sa place. On reproche aussi au député d’avoir payé lui-même des bus pour permettre aux électeurs d’aller voter. L’intéressé réfute ces accusations. Pour sa défense, le député centriste a attaqué… le ministère des Affaires étrangères, accusé d’avoir fait fuiter cette note – en réalité «une main courante déposée par LREM et transmise à Paris par la consule» – par antisionisme. Son avocat, Me Gilles-William Goldnadel, a dénoncé sur Twitter un complot «ourdi par une petite marcheuse avec le concours de petits fonctionnaires du Quai». Son adversaire macroniste envisage elle de déposer un recours afin de contester son élection. Déborah Abisror-De Lième affirme avoir reçu des menaces : «Il y a un climat nauséabond. J’ai reçu un sms avec des menaces contre mon fils et les mots: «Retire ta candidature», a-t-elle déclaré.