C’est son premier mandat de député mais Karim Ben Cheikh n’est pas un novice en politique ni dans l’univers de la diplomatie. Ancien membre du Parti socialiste, le Franco-tunisien était conseiller de Benoît Hamon sur les questions internationales lors de l’élection présidentielle de 2017. Après des études à Paris, il intègre le quai d’Orsay via le concours de conseiller cadre d’Orient. Depuis Paris d’abord, il travaillera sur les questions sécuritaires en Côte d’Ivoire et au Sahel. Son premier poste à l’étranger fût à Rabat, au Maroc, de 2008 à 2012 en tant que conseiller aux affaires intérieures et à la presse. Il a ensuite été en poste à Washington puis consul général de France au Liban. Karim Ben Cheikh a passé plus de trente années de sa vie à l’étranger, la plupart dans les pays de la 9ème circonscription. Voilà pour la légitimité. Diplomate de carrière pendant seize ans, il a été désigné, poussé par les écologistes et le parti Génération.s. Le nouvel élu décline son programme en quatre axes : renforcer des services publics de proximité, étendre la solidarité contre les risques de la vie, protéger l’enseignement français et instaurer des droits nouveaux pour les Français établis à l’étranger, en particulier à la connexion avec le territoire national via par exemple des billets d’avion à tarif préférentiel pour les plus modestes.
Plafonnement des frais de scolarité
Côté éducation, Karim Ben Cheikh promet aussi de démocratiser et de mixifier l’accès aux lycées français de l’étranger : «Cela passe bien entendu par une ambitieuse politique d’exonération à l’égard des familles vulnérables, détaille Karim Ben Cheikh au média en ligne Mondafrique.com, mais aussi par le plafonnement des frais de scolarité dans les établissements en gestion directe. Il faut retrouver une certaine ambition dans ce réseau (AEFE) et défendre un programme fait de mixité sociale, qui ne s’adresse pas seulement aux Français à l’étranger ou aux élites économiques de ces pays, mais aussi aux populations locales.» Il faut se souvenir que la 9ème circonscription, qui va de la Libye au Maroc en passant par la Côte d’Ivoire et le Niger, a voté massivement pour Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise et initiateur de la NUPES lors de la présidentielle d’avril dernier et que LREM a vu son image sérieusement écornée ici lorsque M’jid El Guerrab, le député sortant aujourd’hui exclu du parti présidentiel, a été condamné à trois ans de prison dont un an ferme pour avoir fracassé à coups de casque de moto le crâne de l’ancien responsable socialiste Boris Faure à Paris, quelques semaines seulement après son élection en 2017.