«La diplomatie culturelle est une diplomatie de combat.» A l’occasion de la Semaine de l’influence, Catherine Colonna s’est exprimée, jeudi 21 juillet, devant un parterre de directeurs (AEFE, Instituts français, Alliances françaises, Business France et même la ministre de la Culture du Cambodge…) pour leur rappeler qu’ils étaient au cœur de cette «guerre» d’influence que mène la France à l’étranger dans un environnement de plus en plus compétitif. Car comment motiver ces troupes éparpillées sur toute la planète ? «Il vous incombe, a lancé la ministre à un auditoire écrasé de chaleurs sous les dorures du Quai d’Orsay, par votre action en faveur de la coopération culturelle, éducative, économique, scientifique, universitaire, financière, de contribuer à pacifier cet environnement mondial qui est en voie de brutalisation et ceci au service de la France et des Français comme nous le faisons dans toutes nos actions dans ce ministère.»
Une diplomatie de peuple à peuple
Un discours de vingt minutes mais très peu d’annonces. Celle qui était, il y a peu encore, ambassadrice de France à Londres a développé son idée selon laquelle «la diplomatie d’influence n’est pas qu’une diplomatie d’État à État mais s’affirme désormais pleinement comme une diplomatie des sociétés, de proximité et, pour ainsi dire, de peuple à peuple.» Parmi ses priorités, figure l’éducation avec les lycées français de l’étranger dont elle a, comme son prédécesseur Jean-Yves Le Drian à qui elle a rendu hommage, rappelé la promesse d’Emmanuel Macron de doubler les effectifs mais aussi de poursuivre le développement de l’enseignement en anglais et en arabe et des filières professionnelles. Catherine Colonna rappelle également le l’objectif du gouvernement de doubler le nombre de bourses d’études pour les étudiants étrangers en France à l’horizon 2027.
Un audiovisuel extérieur plus fort
Sa deuxième priorité, a-t-elle insisté, est de bâtir avec les dirigeants de l’audiovisuel extérieur (France Médias Monde, sa filiale CFI et TV5 Monde) un espace mondial de l’information démocratique, fiable et plurilingue afin de contrer les mensonges et les fake news : «La guerre en Ukraine a souligné à nouveau que nous devons être en mesure de riposter aux manipulations de l’information, de façon plus active que ce que nous faisons aujourd’hui.» La dernière priorité de la ministre est de valoriser les industries culturelles et créatives françaises, qui représentent selon elle 1,3 million d’emplois dans l’Hexagone. «Les soutenir, c’est créer des emplois en France et aussi ailleurs, c’est aider les entreprises à exporter et susciter ce désir de France qu’il nous faut revivifier et qui nourrit en retour notre attractivité universitaire, culturelle, économique, scientifique et touristique» a conclu Catherine Colonna. La seule annonce à retenir de la journée est peut-être la prochaine transformation, au Quai d’Orsay, de la direction de la Culture, de l’Enseignement, de la Recherche et du Réseau en une direction de la diplomatie d’influence, avec le maintien à sa tête de Matthieu Peyraud.