Celle qui avait délogé le vieux briscard de la droite Alain Marsaud en 2017 tient donc la distance. Portée par une nouvelle vague Macron, Amélia Lakrafi s’installe durablement dans le paysage politique. Experte en sécurité informatique, entrepreneuse à la tête de plusieurs structures et ONG, elle est aussi présidente de Doctorium, un institut qui vise à la promotion et l’insertion des docteurs et doctorants en entreprise. Amélia Lakrafi a tout du profil d’une femme active fonceuse et à la carrière déjà bien remplie. Née au Maroc, arrivée en France à l’âge de deux ans, discrète et peu connue du grand public, elle a su tisser sa toile au Moyen-Orient et en Afrique. Pour cela, elle a littéralement labouré sa circonscription, beaucoup voyagé et organisé de nombreuses rencontres. Attachée à la défense des Français de l’étranger, elle affirme, en particulier après la crise Covid, que «nos compatriotes établis hors de France ont bien souvent l’impression d’être traités comme des Français de seconde zone, d’être les grands oubliés de la République. Peut-être est-ce lié au niveau d’exigences et d’attentes que nous, Français, avons à l’égard de nos services publics et de l’intervention de l’État. C’est en tout cas de notre responsabilité d’élus de faire reculer ce sentiment».
Renforcer l’action sociale
Très impliquée également dans l’univers de l’entreprenariat, d’où elle est issue, Amélia Lakrafi, à 44 ans, propose notamment la création d’une plateforme de CV et de compétences des Français de l’étranger à disposition des TPE/PME françaises souhaitant se développer à l’export ou s’implanter dans un autre pays, partant du principe «qu’elles n’ont pas toujours les ressources nécessaires pour prospecter ou n’ont parfois besoin que d’un soutien ponctuel». La députée souhaite également renforcer l’action sociale à l’étranger et consolider l’activité des centres médico-sociaux par des renforts en volontaires internationaux dans les antennes existantes. «J’ai bâti plusieurs dispositifs pour améliorer l’accès à la Caisse des Français de l’étranger (CFE) pour les plus modestes et les indigents, explique-t-elle, élargir les conditions d’accès à la prise en charge des soins en France pour les retraités et leurs ayants droit et lever le délai de carence donnant droit à l’assurance maladie lors du retour en France.» Amélia Lakrafi a aussi créé l’an dernier l’association «SOS Expat», une association destinée à faciliter les relations des Français de l’étranger avec l’administration en France. Elle dit enfin travailler avec une des grandes banques françaises pour créer un produit bancaire spécifique aux Français résidant à l’étranger, qui leur permettrait de conserver un compte dans l’Hexagone.