« Notre credo, c’est d’accompagner nos clients comme si c’était notre propre projet de création, de la validation jusqu’à l’implantation. On va jusqu’à héberger la filiale, recruter les effectifs ou les coacher jusqu’à ce que l’entreprise considère qu’elle n’a plus besoin de nous », explique d’emblée Laurent Satre. Voici dix ans maintenant que le Français a créé sa société, Rézoway, à Montréal. Son centre d’affaire s’étend aujourd’hui sur 1 000 m² de bureaux. Il héberge environ trente-cinq filiales en moyenne à l’année, essentiellement des sociétés françaises venues tenter leur chance au Canada ou aux États-Unis, où l’activité de la société est en pleine croissance. Agréée par Business France, Rézoway accompagne ses clients à toutes les étapes de leur implantation. « On va appréhender le projet non seulement sous l’angle marketing et commercial, explique Laurent Satre, en accompagnant l’entreprise pour adapter son offre au marché, la challenger et la rendre acceptable et recevable par le marché. Mais parallèlement, on va aussi intervenir sur des aspects organisationnels ou logistiques. S’il y a des questions légales liées à son développement d’affaires, on va aussi l’accompagner, ou sur des aspects comptables et fiscaux. On va être maître d’œuvre de l’ensemble de ces sujets, comme un chef d’entreprise, agglomérer un ensemble de compétences autour d’un Codir (comité de direction) pour répondre à tous les enjeux. La société s’adresse à nous pour créer et animer cet écosystème, pour que son projet ait du sens et qu’il soit durable et sécurisé sur la durée et sur le marché. Il y a un vrai travail d’acculturation de l’offre au marché. » L’agence emploie six personnes à Montréal. Elle a elle-même ouvert une filiale en Californie en 2015.
Cœur de cible
Quel que soit le domaine (nouvelles technologies de l’information, intelligence artificielle, industrie, services ou tertiaire, commerce de détail, aéronautique, agroalimentaire, mécanique, environnement, santé ou construction), Rézoway va jusqu’à structurer l’équipe commerciale de ses clients (4 à 500 depuis sa création) avec du recrutement local ou du détachement de compétences de la part de la maison mère de son client. « On va héberger cette force commerciale, l’animer et amener l’entreprise jusqu’à ce qu’elle soit pleinement autonome et en maîtrise de son développement », résume le Français. Originaire de Saint-Étienne, dans la Loire, Laurent Satre a quitté la France pour le Canada il y a trente-trois ans (il en a cinquante-six aujourd’hui). Rézoway s’enorgueillit d’avoir aidé ses clients à créer de toutes pièces 80 à 100 filiales canadiennes. Parmi ses pépites figure l’enseigne d’articles de sport Decathlon. « On a travaillé pour eux pendant quatre ans, se souvient le Français, du premier jour où ils ont mis le pied au Canada jusqu’à l’ouverture de leur premier magasin. Mais notre cœur de cible, ce sont des sociétés qui vont faire entre cinq et vingt millions de chiffre d’affaires par an. Cela représente 60 % de nos clients. » Et face à la pénurie de main-d’œuvre inédite qui touche le Canada comme le reste du monde, Laurent Satre conseille à ses clients la reprise plutôt que la création d’une filiale ex-nihilo : « On a de plus en plus de projets liés à des acquisitions. La meilleure manière de s’assurer de la compétence, de la main-d’œuvre immédiatement disponible, c’est de faire l’acquisition d’un concurrent ou de reprendre une entreprise existante. »
Aller plus loin
Sa société Rézoway à Montréal