L’organisation est financée à la fois par les gouvernements du Canada et du Québec, la Communauté métropolitaine de Montréal, la Ville de Montréal et près de 200 entreprises privées. Montréal International a développé une plateforme web qui affiche les offres d’emploi des différentes initiatives de recrutement qu’elle organise. « Nous menons des campagnes numériques sur les médias sociaux afin de cibler les travailleurs potentiels au sein de bassins géographiques francophones ou francophiles, comme la France, l’Amérique latine, le Maghreb ou certains pays d’Afrique de l’Ouest », ajoute Christian Bernard, vice-président Talents internationaux, Intelligence d’affaires et Communication chez Montréal International. Les candidats peuvent ainsi créer leur profil et postuler aux offres d’emploi sur www.talentmontreal.com.
Plusieurs missions sont d’ailleurs prévues cet automne, et ce, dans plusieurs secteurs d’activité. « De plus, dit-il, nous comptons sur le retour des missions en présentiel pour rencontrer en personne les futurs travailleurs internationaux, avec le retour des Journées Québec France, qui auront lieu à Paris en décembre prochain. Nous misons également sur les étudiants internationaux qui représentent un précieux bassin de main-d’œuvre pour nos employeurs. » Ainsi a été créé l’outil « Connexion Études » qui permet de les aiguiller vers les programmes offerts dans la région.
Course aux talents
A l’instar des autres provinces canadiennes, le Québec et Montréal n’échappent pas à un manque de main-d’œuvre sans précédent. On parlait de 224 370 postes vacants sur l’ensemble de la province au 1er trimestre de 2022, dont environ 60 % dans le Grand Montréal. Le Québec reste néanmoins la première destination canadienne pour les Français. C’est à Montréal que l’on retrouve la plus importante communauté française établie hors d’Europe. Chaque année, entre 3 000 et 4 000 Français s’établissent au Québec sous le régime de la résidence permanente. S’y ajoutent les étudiants, les détenteurs de permis temporaire ou d’un permis vacances-travail. « La Covid-19 a sans aucun doute exacerbé la rareté de main-d’œuvre mais il s’agit d’un phénomène qui existait déjà depuis quelques années et qui n’est pas unique à Montréal, détaille M. Bernard. On parle bien d’une course mondiale aux talents. Heureusement, de nombreux Français continuent de choisir le Québec. Et avec la tendance du télétravail, les communautés françaises n’hésitent pas à s’installer en dehors de Montréal et en région, afin de vivre leur rêve du Québec nature. »
Reconnaissance des compétences
D’autant qu’il est relativement simple pour un travailleur international, lorsqu’il a reçu une offre d’emploi, d’obtenir un permis de travail temporaire. « Cela dit, le processus d’immigration gagnerait à être plus fluide et plus rapide, admet M. Bernard. Il y a également un défi de la langue pour certains ou la reconnaissance des compétences professionnelles pour des métiers et pays spécifiques. Heureusement, plusieurs ententes mutuelles de reconnaissance des compétences existent avec la France. » Montréal International mène actuellement plusieurs initiatives de front afin de recruter des travailleurs notamment dans le domaine transversal des technologies de l’information, en génie et métiers techniques, ainsi que dans le milieu de la santé, de l’éducation et de la petite enfance. « Les besoins sont importants dans l’ensemble de ces secteurs et nos initiatives sont alignées avec les priorités de notre partenaire, le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration », précise M. Bernard.
Le jeu en vaut la chandelle
Quant aux conseils à donner à un Français qui souhaiterait émigrer au Québec, avant de faire le grand saut, l’important, c’est surtout de bien s’informer ! La plateforme www.talentmontreal.com offre également un site vitrine pour appuyer les travailleurs internationaux dans leur changement de vie. Que ce soit pour découvrir les différents quartiers du Grand Montréal, prévoir son budget, comprendre le système de santé, planifier l’inscription à la garderie… tout est rassemblé dans cette boite à outils. « Il faut aussi garder à l’esprit que le Québec n’est pas l’extension de la France, dit encore M. Bernard. La langue est la même, mais le mode de vie, la culture et le climat sont différents. Cela dit, le jeu en vaut la chandelle ! Les opportunités sont immenses et Montréal est définitivement l’une des villes de prédilection pour atteindre l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. » Les candidats peuvent postuler dès maintenant et tout au long de l’automne, alors que les Journées Québec France reprennent donc en présentiel dès décembre.