Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 7 au 12 septembre

Afrique

Kenya

Déclaré vainqueur de la présidentielle d’août dernier avec 50,49% des suffrages, William Ruto a vu son succès confirmé par la Cour suprême du Kenya ce lundi 5 septembre. Ce mince écart entre les deux prétendants avait conduit son rival, Raila Odinga, à dénoncer des fraudes pendant le scutin. Des heurts et des scènes de pillages s’en étaient ensuivis dans la capitale Nairobi, faisant craindre le spectre des violences politiques et interethniques observées au lendemain de la présidentielle de 2007. Raila Odinga – qui se présentait pour la cinquième fois à cette élection et bénéficiait pour l’occasion du soutien du président sortant Uhuru Kenyatta et de son parti Jubilee – a pris acte de la décision de la Cour, indiquant que son parti «respecterait la décision», tout en la désapprouvant. William Ruto, jusqu’alors vice-président, devra prêter serment le 13 septembre prochain.

Afrique du Nord/Moyen-Orient

Turquie

Les relations avec la Grèce voisine connaissent un regain de tension depuis ces derniers jours. Le dernier week-end, le président Recep Tayyip Erdoğan a en effet menacé Athènes de devoir payer un «prix élevé» après l’avoir accusé de violer l’espace aérien turc et de harceler ses avions en mer Egée. La Turquie indique en effet que plusieurs de ses appareils auraient été visés par le système de défense aérien grec ces dernières semaines dans cette zone maritime soumise à un contentieux territorial de longue date. Les autorités grecques ont toutefois démenti ces accusations et l’UE a fait part de sa préoccupation, appelant au «respect de la souveraineté et de l’intégrité des Etats membres de l’Union européenne».

Amériques

Région

L’Amérique latine est en proie à d’importants mouvements sociaux qui devraient se poursuivre ces prochains jours. C’est le cas au Brésil où des perturbations sont possibles dans les grands centres urbains ce mercredi 7 septembre, jour du 200^e anniversaire de l’indépendance du pays. Des milliers de partisans du président Jair Bolsonaro doivent se réunir dans la capitale fédérale Brasilia, au niveau de Esplanada do Ministérios et de Praça dos Três Poderes, probables prémices de ceux attendus à l’orée du premier tour des élections générales d’octobre prochain. Au Chili, 62% des électeurs ont rejeté le projet de nouvelle Constitution qui devait remplacer celle héritée de la dictature d’Augusto Pinochet depuis 1980. Durement réprimées, les importantes manifestations qui ont eu lieu dès la publication du résultat devraient se poursuivre dans la capitale Santiago et à Valparaiso. L’Argentine est aussi sous tension, avec en toile de fond le procès de Cristina Kirchner, accusée de corruption. De nombreux rassemblements réunissent depuis plusieurs semaines les soutiens et pourfendeurs de la vice-présidente argentine, victime d’une tentative d’assassinat le 1^er septembre dernier.

Asie/Pacifique

Chine/Taïwan

Deux jours après la destruction par l’armée taïwanaise d’un drone civil chinois non identifié autour des îles Kinmen (territoire de Taïwan), les États-Unis ont annoncé l’approbation d’un contrat de ventes d’armes à Taiwan pour un montant de 1,1 milliard de dollars. De quoi alimenter l’ire de Pékin qui, après avoir condamné cette décision, pourrait en réaction intensifier ses activités militaires autour de l’île, suspendre certaines activités économiques entre les deux rives du détroit de Taïwan et adopter des sanctions contre les responsables de ce contrat. Pour l’heure, si aucune escalade notable n’a été constatée, les activités militaires autour de l’île sont en recrudescence. Quelque 115 avions militaires chinois auraient en effet pénétré la zone d’identification de la défense aérienne taïwanaise les 31 août et 1^er septembre derniers.

Inde

L’opposition indienne est prête à défiler en rangs serrés derrière son parti le plus influent, le Congrès national indien (CNI), pour protester contre la situation économique du pays, marquée notamment par une hausse générale du coût de la vie. Ce mouvement (Bharat Jodo Yatra) qui débute ce mercredi 7 septembre va se décliner sur un parcours de 3500 km entre Kânyâkumârî (ville la plus méridionale de l’Inde, dans l’État du Tamil Nadu) et Srinagar (au nord-ouest, région du  Jammu-et-Cachemire). Cette marche de 150 jours devrait être suivie par au moins 300 membres du CNI sur l’intégralité du parcours. Elle pourrait être émaillée, tout au long du trajet, par des heurts entre militants rivaux ainsi qu’avec les forces de l’ordre.

Région

Le Japon, la Corée du Sud et l’est de la Chine risquent de subir les affres du typhon Hinnamor dans les prochains jours. En Corée du Sud, les importantes inondations observées il y a trois semaines ont engendré un sol saturé, vulnérable à de nouvelles précipitations et glissements de terrain. Au Japon, des centaines de milliers de personnes ont d’ores et déjà été sommées de quitter leur domicile pour anticiper des risques majeurs. Les conséquences pourraient aussi se faire sentir au plan logistique, à l’instar de vols déjà annulés sur les aéroports de Shanghai (SHA) et Pudong (PVG).

Europe/Communauté des États indépendants (CEI)

Région

La crise énergétique qui impacte l’Europe risque d’être amplifiée par la fermeture pour une durée indéterminée du gazoduc Nord Stream 1 (système qui relie la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique). Conséquence de l’invasion militaire russe en Ukraine, la hausse du prix de l’énergie est à la source de nombreux mouvements de protestation sur le Vieux Continent. Ainsi, environ 70.000 personnes étaient réunies le 3 septembre à Prague pour dénoncer l’incapacité du gouvernement de centre droit de Petr Fiala (en poste depuis décembre dernier) à endiguer cette hausse des prix. En Allemagne, malgré l’annonce gouvernementale d’un plan d’allègement du prix de l’énergie de 65 milliards d’euros, des manifestations ont aussi eu lieu à Berlin ce 5 septembre. Les annonces de possibles mesures de rationnement en Grande-Bretagne ou encore en France sont également susceptibles d’engendrer des manifestations. Dans de tels contextes, la réunion des ministres de l’Énergie de l’UE du 9 septembre sera scrutée avec la plus grande attention.