Le scrutin d’aujourd’hui est un tournant pour l’Italie. Frappée de plein fouet par l’épidémie de Covid-19, les soubresauts de l’euro et la crise des migrants, le pays relevait la tête l’an dernier. Puis la guerre en Ukraine, et surtout le départ de Mario Draghi, désavoué par trois partis de sa coalition au Sénat, replongeaient la péninsule dans la morosité en plein cœur de l’été.
“La majorité des Italiens ont été sous le choc, témoigne Denis Delespaul, directeur d’une société de conseil et président de la Chambre de commerce et d’industrie franco-italienne (CCIFI) à Milan. On avait de manière historique en Italie un gouvernement de coalition qui allait de la gauche jusqu’à presque l’extrême droite avec la Lega de Salvini, mais jusqu’aux “Cinq étoiles” étaient dans le gouvernement Draghi, avec à la tête un homme respectable, reconnu internationalement et de grande compétence.”
Pour l’Union européenne aussi, l’élection d’aujourd’hui est décisive
Avec 192 milliards d’euros encaissés, l’Italie est le premier bénéficiaire du plan de subventions et de prêts accordé par l’UE. “La grosse inquiétude, explique M. Delespaul, c’est que cette aide exceptionnelle ne soit qu’un train qui passe. Est-ce que le prochain gouvernement sera à la hauteur de ce que l’Union européenne attend ?” Or, ce vote tombe au pire moment pour l’Italie, particulièrement exposée à la Russie, même si sa dépendance au gaz russe est passée de 40 à 25% grâce à une diversification de ses approvisionnements auprès de l’Algérie, de l’Égypte ou du Qatar. Le choc cet automne s’annonce toutefois violent pour les entreprises et les salariés en Italie, et notamment pour les 2 000 sociétés françaises présentes en Italie, toutes tailles et tous secteurs confondus. Elles emploient environ 250 000 personnes au total. Lire et écouter la chronique ici