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Français à l'étranger
4 octobre 2022

Quels leviers pour financer votre retraite future ?

Les non-résidents fiscaux ne sont pas soumis aux mêmes modalités que les résidents français. Souvent, à l’étranger, on cesse de cotiser aux caisses de retraite françaises et les versements sur des fonds de pension privés donnent peu de visibilité sur le montant réel perçu à terme. Il existe toutefois deux grands types d’actifs pour « booster » sa future retraite : les placements financiers et l’investissement immobilier. Passage en revue de quelques solutions adaptées aux expatriés.

Que l’on soit travailleur détaché ou employé en contrat local, les cotisations à la retraite seront très souvent moins importantes à l’étranger qu’en France. Par conséquent, il est indispensable d’anticiper cette future baisse de revenus et de commencer à préparer sa retraite le plus tôt possible. Cela est d’autant plus important dans le contexte actuel, compte tenu de l’essoufflement du système français et du report de l’âge légal du départ à la retraite. Le première possibilité pour augmenter ses revenus est de se constituer une épargne financière, en particulier via l’assurance-vie qui offre la possibilité de faire fructifier un capital. L’instrument d’épargne préféré des Français présente surtout de nombreux atouts et une palette diversifiée d’investissements. Les sommes placées restent par ailleurs disponibles et des retraits peuvent être effectués à n’importe quel moment. On peut aussi organiser ce type d’investissement en vue de transmettre son capital en choisissant un bénéficiaire. Mais attention ! Ce produit attractif quand on est résident en France peut ne pas l’être dans le pays où vous résidez. Vérifiez en particulier si l’assurance-vie est reconnue là où vous vivez. Dans certains pays, elle peut être considéré comme un simple compte-titres ou livret sur lequel vous touchez des intérêts imposables.

PEA et assurance-vie luxembourgeoise

L’autre placement auquel on pense moins est le plan d’épargne en actions (PEA). Si vous avez quitté la France depuis 2012, vous êtes autorisé à le conserver, ce qui permet d’avoir des avantages et de retirer des fonds au bout d’un certain temps ou bien de toucher ce capital sous forme d’une rente viagère. Unique exception : si le transfert hors de France est effectué à destination d’un État ou territoire non coopératif (ETNC – sans convention fiscale avec la France), le plan sera définitivement clôturé et les gains nets réalisés seront immédiatement imposés, d’une part, à l’impôt sur le revenu si le plan est ouvert depuis moins de cinq ans, d’autre part, aux prélèvements sociaux quelle que soit la date d’ouverture du plan. Quant à la fiscalité d’un PEA, une fois à l’étranger, elle dépend notamment de l’imposition française dans l’État d’expatriation et de l’imposition des dividendes issus du PEA, versés par des sociétés cotées et non cotées. Enfin, l’assurance-vie luxembourgeoise fonctionne exactement de la même façon qu’une assurance-vie classique française : contrat de compagnie d’assurance, épargne sur Fonds euros ou Unités de compte, versements libres et programmés, rachat partiel et total à tout moment, transmission par la clause bénéficiaire… mais puisque la compagnie est basée au Luxembourg, le contrat bénéficie de nombreux autres avantages, notamment sécuritaires, par rapport à sa petite sœur qui se trouve dans l’Hexagone, notamment pour les expatriés.

Immobilier : créer de la valeur

Une deuxième option pour combler une baisse de revenus à l’heure de la retraite est l’investissement immobilier locatif. C’est en effet la seule classe d’actifs avec laquelle on peut immédiatement créer de la valeur patrimoniale par le recours au crédit. Et on protège ainsi sa famille puisque, en général, le crédit immobilier est assorti d’une assurance décès. C’est un moyen de préparer, à plus ou moins long terme un futur complément de revenu qui aura l’avantage d’être régulier, mensuel ou trimestriel selon les cas, mais également d’être indexé et en cas de retour de forte inflation, comme c’est le cas aujourd’hui, l’atout est peu négligeable. On sécurise aussi une partie de son patrimoine par un actif tangible, on protège le capital dans le meilleur des cas et on peut aussi avoir une plus value importante, par exemple, avec l’immobilier parisien. C’est également une valeur refuge très résiliente face à l’instabilité des marchés financiers et rassurante en période d’incertitudes économiques. Mais gardez à l’esprit que les banques sont assez frileuses pour financer les expatriés (Tracfin, contrôle des changes…) et leur appliquent un taux supérieur à ceux des emprunteurs qui vivent en France.

Nue-propriété et usufruit

Il y a plusieurs façons pour un expatrié de se constituer un patrimoine locatif :  à commencer par l’achat classique, dans le neuf ou l’ancien ou bien encore la nue-propriété. En clair, on possède le bien mais on n’en a pas l’usufruit, on ne ne peut pas utiliser le bien ou en percevoir des revenus sur une durée de quinze à vingt ans. En contrepartie, vous ne paierez que 55 à 69% du prix en pleine propriété. L’usufruitier est en général un bailleur institutionnel qui va acheter et gérer le patrimoine en s’occupant de tout et en payant y compris d’éventuels travaux. Au terme de la période, vous récupérez votre bien sans avoir à ajouter le moindre centime. Avantage, surtout pour un investisseur expatrié : aucun souci de gestion et vous percevez en quelque sorte les loyers, sous forme de réduction de prix, non soumis à l’impôt sur le revenu. Si vous avez des revenus fonciers préexistants ou à venir, la valeur IFI (impôt sur la fortune immobilière) pendant toute la durée du démembrement est égale à zéro. Une autre solution consiste à investir dans des résidences gérées (résidences d’affaires, de tourisme, étudiantes, Ehpad…), via le statut de loueur en meublé non-professionnel. On entre alors dans une fiscalité exclusivement BIC (bénéfices industriels et commerciaux). Même si vous n’avez qu’un bien, c’est une fiscalité plutôt professionnelle et à ce titre, vous bénéficiez de l’amortissement de l’investissement. Avantage : le rendement est en quelque sorte garanti par le bail commercial.

> Ne négligez pas la « pierre papier » en nue-propriété

La souscription de parts de SCPI permet d’acquérir pour quelques milliers d’euros seulement des parts de sociétés qui gèrent un patrimoine professionnel à la fois de commerces, de locaux d’activités mais surtout bureaux.

On peut également, et c’est de plus en plus privilégié surtout par des clients expatriés, acquérir de la nue-propriété à travers les SCPI, avec des démembrements, non pas de quinze ans comme expliqué précédemment, mais beaucoup plus courtes, selon une durée que vous choisissez : cinq, sept ou dix ans. Cette solution est intéressante pour des clients qui veulent acquérir des SCPI en vue d’un complément de revenu à terme et qui ne souhaitent pas pour autant percevoir tout de suite parce qu’ils sont, par exemple, lourdement fiscalisés. Automatiquement, ils retrouveront les revenus au moment de leur retraite. L’avantage de ce procédé encore peu répandu est de proposer une diversification du patrimoine immobilier. Dans la plupart des cas, les clients qui souscrivent ces SCPI en nue-propriété ont déjà de l’immobilier locatif dans leur portefeuille. Autre point positif : aucun souci de gestion et des revenus de bon niveau et nets de frais. La contrainte est que ce placement est soumis à des frais de souscription importants, de l’ordre de 6 à 10%, un peu comme des droits d’enregistrement (frais de notaire) lorsqu’on achète un bien immobilier dans le neuf ou l’ancien. Enfin, vous ne pourrez pas déduire les intérêts d’emprunt d’autres revenus fonciers. Gardez également à l’esprit que tous ces dispositifs, y compris l’assurance-vie et le PEA, ne sont intéressants que dans la mesure où on souhaite garder un lien avec la France. Il est également essentiel, dans la constitution de ce capital retraite, de veiller à l’équilibre entre l’ensemble de ces différentes possibilités dans le financier et l’immobilier. C’est à bien peser dans l’ensemble de votre patrimoine mondial.

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