Dans son discours sur l’état de l’Union prononcé le 14 septembre dernier, la présidente de la Commission européenne proposait de faire de l’année 2023 “l’année européenne des talents, et surtout de la formation continue”. “Il nous faut un environnement propice aux entreprises, une main-d’œuvre ayant les compétences recherchées”, expliquait Ursula von der Leyen devant les députés européens.
Près d’un mois plus tard, le 12 octobre, la Commission européenne a adopté une proposition visant à faire de 2023 “l’Année européenne des compétences” avec comme premier objectif affiché de réduire les pénuries de main-d’œuvre, de plus en plus visibles dans l’Union européenne.
La stratégie Europe 2030 en ligne de mire
“A l’heure actuelle, plus des trois quarts des entreprises de l’UE disent avoir des difficultés à trouver des travailleurs possédant les compétences nécessaires, et les derniers chiffres d’Eurostat indiquent que seulement 37 % des adultes suivent une formation sur une base régulière”, explique l’institution. Toujours selon Eurostat, le taux de vacance d’emploi dans la zone euro était de 3,2 % au deuxième trimestre 2022, contre 2,3 % au deuxième trimestre 2021.
L’Année européenne des compétences doit donc, selon la Commission, permettre de respecter les objectifs fixés par la stratégie Europe 2030 en matière d’emploi et de formation. D’ici 2030, les États membres souhaitent atteindre 60% de participation à des formations pour les adultes de l’Union européenne et un taux d’emploi “d’au moins 78 %” selon l’institution. “Pour atteindre nos objectifs (…), nous voulons soutenir nos entreprises, en particulier les PME, pour le recrutement, la formation et la conservation des talents”, explique ainsi le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton.
Priorité au numérique
A travers ce projet, la commission européenne entend aussi faciliter la transition numérique pour les travailleurs de toute l’Europe. En effet, un travailleur sur trois ne dispose pas aujourd’hui des compétences numériques de base selon l’indice relatif à l’économie et à la société numériques. La représentation des femmes dans les professions et les études liées aux technologies est tout particulièrement faible puisque, selon la Commission, elles représentent seulement un travailleur sur six parmi les spécialistes en informatique et un sur trois pour les diplômes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques.
Dans le cadre de la boussole numérique 2030, l’UE souhaite par ailleurs que d’ici à 2030, “au moins 80 % des adultes possèdent au minimum des compétences numériques de base, que 20 millions de spécialistes des TIC soient employés dans l’UE et que les femmes soient encouragées à occuper de tels emplois”.