On ne compte plus les grues, les immeubles ou les ponts en construction à Phnom Penh. La capitale est d’ailleurs reliée, depuis peu, à Sihanoukville, le grand port du sud du Cambodge, par une autoroute flambant neuve.
Depuis quelques années, une nouvelle classe moyenne voit le jour dans le royaume khmer, le plus souvent des boat people ou enfants de réfugiés, nés et partis étudier à l’étranger, avant de rentrer au pays et de s’y investir.
Présent au Cambodge depuis des années, Accor prévoit ainsi d’ouvrir neuf hôtels dans le pays pour accueillir une nouvelle clientèle locale, explique Charles-Henri Chevet, directeur exécutif du groupe dans le pays : “L’hôtellerie s’est développée beaucoup en cinq étoiles. Et c’est vrai qu’Accor et ses concurrents n’étaient pas présents sur des marques plus économiques. Aujourd’hui, ce sont les hôtels que nous allons proposer parce qu’il y a un vrai marché pour cela, à la fois international mais aussi domestique. Il y a des voyageurs d’affaires et des représentants qui ont besoin d’hébergements de bon niveau et à des prix raisonnables dans les provinces du Cambodge.”
Le Cambodge et la France partagent une histoire commune forte, jusqu’à l’indépendance du pays en 1953. Ici, la moitié du gouvernement est francophone et l’école française internationale (EFI) de Phnom Penh accueille 163 élèves jusqu’à la seconde cette année, dont de nombreux locaux, détaille Fabrice Filachet, le principal : “Le pays se développe très rapidement et effectivement, les familles cambodgiennes qui commencent à arriver ou qui arrivent dans les écoles internationales font partie de ces classes moyennes d’entrepreneurs à succès, de nouveaux cadres supérieurs, des industries qui se développent ici depuis quelques années maintenant.”
Le luxe à la sauce khmer
Dans le centre bourdonnant de Phnom Penh, au milieu des cyclomoteurs et tuk-tuks pétaradants, à deux pas des rives du Mékong, impossible de manquer les trois tours aux reflets or et argent du “Peak“, un ensemble hôtelier et un “mall”, un centre commercial haut de gamme de plusieurs étages. Après la Chine, le Vietnam ou la Corée, le luxe débarque donc au Cambodge, détaille le français Pierre Balsan, ancien de chez LVMH pendant 27 ans en Asie, à qui a été confié l’aménagement de ces magasins : “Il y a un développement de la classe moyenne et du pouvoir d’achat. En général, le luxe ne vient pas tout seul, mais avec toute une série d’autres développements, à des positionnements de prix différents qui attirent le plus grand trafic. Le Cambodge s’est développé assez tard, donc les grosses croissance de PIB sont assez récentes, avec beaucoup d’investissements de la Chine populaire notamment.”
Le Cambodge compte aujourd’hui plus de 16 millions d’habitants, dont les deux tiers ont moins de 30 ans, et soif de réussite. Selon le FMI, le Fonds monétaire international, la croissance économique du pays devrait atteindre 5,1% cette année et devrait bondir à 6,2% en 2023, compte tenu d’une l’augmentation des activités socio-économiques et d’une forte demande. Lire et écouter la chronique ici
Aller plus loin
- Les hôtels Accor au Cambodge
- L’école française internationale (EFI) de Phnom Penh
- Le “Peak”, un ensemble hôtelier et un “mall”
- Séjourner à Phnom Penh au Penh House Hotel